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3 août 2009 1 03 /08 /août /2009 00:41
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Synopsis:

Walter garber est aiguilleur du métro à new york. Comme chaque jour, il veille au bon déroulement du trafic, lorsque la rame pelham 123 s'immobilise sans explication. C'est le début du cauchemar. Ryder, un criminel aussi intelligent qu'audacieux, a pris en otage la rame et ses passagers. Avec ses trois complices lourdement armés, il menace d'exécuter les voyageurs si une énorme rançon ne lui est pas versée très vite. Entre les deux hommes commence un incroyable bras de fer. Chacun a des atouts, chacun a des secrets, et le face-à-face risque de faire autant de victimes que de dégâts. La course contre la montre est lancée.


Critique:

Le précédent film de Tony Scott avait pour titre Déjà vu. Si le réalisateur de Top Gun et d'Ennemi d'Etat avait fait preuve d'un peu d'autodérision, il aurait appelé celui-ci Déjà vu 2 ! Dans L'Attaque du métro 123, il est à nouveau question de terrorisme (la grande marotte scottienne depuis le 11 Septembre) : en l'occurrence une prise d'otage dans le métro new-yorkais. En plus d'être un décalque de Déjà vu, L'Attaque...
se trouve être le remake d'une série B seventies chérie par Tarantino : Les Pirates du métro, de Joseph Sargent. A partir d'une équation simplissime – dix-huit otages, 10 millions de dollars de rançon et soixante minutes pour les livrer –, le scénariste doué de L.A. Confidential et Mystic River (Brian Helgeland) a conçu un suspense ef­ficace que Tony Scott enveloppe de ralentis et autres effets ­tape-à-l'œil. Parfait pour l'été, oublié à la rentrée.
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3 août 2009 1 03 /08 /août /2009 00:30
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Film
italien, israélien, français (2000).
Guerre.
Durée: 2h 03mn.
Réalisé par: Amos Gitaï
Avec: Liron Lero, Tomer Russo, Juliano Merr, Yoram Hattab, Uri Ran Klauzner  

Synopsis:

Pendant la guerre du kippour, en octobre 1973, weinraub et son ami rousso se precipitent sur le golan a la recherche d'egoz, l'unite speciale dans laquelle ils ont fait leur service militaire. Ils ne la trouvent pas mais rencontrent klauzner, un medecin qui cherche a rejoindre la base aeriene de ramat david. Ils decident alors, de leur propre chef, d'integrer une unite de secouristes de l'armee de l'air.

Critique:

Amos Gitai y était. Il a été mobilisé pour la guerre du Kippour, en octobre 1973. Blessé au bout de six jours, hospitalisé pendant plusieurs mois et traumatisé pendant des années. Il a mis un quart de siècle à y retourner. A remuer les souvenirs. A replonger dans ce soudain chaos, un jour de Grand Pardon... Kippour, le film, n'en dira pas davantage sur l'offensive éclair des Syriens et des Egyptiens. Ces deux heures de cinéma tiennent tout entières en quelques faits très simples. Dans le chaos des premières heures s'est constituée une petite unité de secouristes. Deux copains, Weinraub et Russo, et quatre ou cinq autres, dont un médecin, vont survoler le champ de bataille en hélico, se poser ici, pour évacuer des blessés, là pour récupérer un pilote abattu. La bataille, ils passent après, ils restent à côté. Ils sont largués au milieu de nulle part, sans repères, avec une impression de désastre inéluctable qui peu à peu les submerge. Dans ce film « de guerre », c'est la guerre qui se dérobe à la poignée de jeunes soldats qu'Amos Gitai suit à la trace. On entend le grondement des chasseurs, les explosions proches, on voit des tanks qui passent tout près ou au loin, vers on ne sait où, pour on ne sait quelle action. Weinraub, Russo et les autres ne « font » pas la guerre, il la subissent de plein fouet, s'y enlisent dans un chaos indéchiffrable. Le cinéaste s'en tient à son point de vue. Il n'élargit jamais le champ de vision. Il n'a pas de faits d'armes à raconter, pas d'héroïsme à exalter, pas d'explication à donner, pas de réflexion à développer. Juste des faits qui font à peine une histoire. Il se risque dans un no man's land dramatique où l'action piétine, ressasse, et tourne en rond, à l'image des hommes, piégés par une routine harassante, désespérante. De la psychologie, il reste des réactions élémentaires : la peur, le découragement, la colère, l'affolement. Remarquablement incarnés par des acteurs qui ont mis littéralement leurs tripes dans chaque scène, les personnages sont tout entiers dans leurs gestes, à peine dans ce qu'ils disent. Ils sont au-delà de la parole. Gitai, bien sûr, ne se contente pas de témoigner de ce qu'il a vu et vécu. En longs plans-séquences d'une densité parfois soufflante, il installe une proximité rare avec ces hommes paumés, pour qui tout se joue dans la seconde suivante. Leurs gestes sont inaboutis, les attitudes hasardeuses. On trébuche, alourdi par le poids d'une civière, déstabilisé aussi par l'angoisse de ne pas en sortir. La maladresse, c'est l'effet naturel, imparable, de la fatigue (dans les corps) et du doute (dans les têtes). Dans l'un des grands moments du film qui est aussi le plus absurde, les sauveteurs tentent d'extirper un soldat agonisant du bourbier. Le blessé meurt. S'acharner ne sert plus à rien. Mais ils refusent de renoncer. Ce n'est pas de l'héroïsme. Juste la mécanique humaine qui commande, au-delà de tout raisonnement. Séquence terrible et dérisoire, terrible parce que dérisoire. Ce que filme Gitai, c'est, à travers l'extrême engagement physique, une déroute morale, l'effritement des dernières certitudes. Et dans les (rares) instants de répit entre deux missions s'installe une vertigineuse sensation de vide, de ce vide angoissant qu'on perçoit dans le regard égaré de l'un ou de l'autre. C'est dans la description de ces sensations fugaces qu'Amos Gitai dépasse, de loin, la reconstitution documentaire et construit une authentique fiction. Epaulé par un chef opérateur inspiré, Renato Berta, le cinéaste montre avec une force rare quelque chose de la souffrance intime des hommes. Surtout, il la rend à chaque seconde palpable sans jamais en faire un spectacle. Quand les protagonistes basculent dans le drame, quand leur hélico est frappé en plein vol par un missile, la scène est un modèle du genre. Le choc est si soudain, si peu « valorisé » par les effets spéciaux que, pendant une fraction de seconde, on doute même de ce qui vient de se produire. C'est une horreur qui dépasse l'entendement.
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2 août 2009 7 02 /08 /août /2009 16:37
.Haut et Court
Avez-vous déjà pris un coup de poing dans l’estomac ? Le souffle coupé, une douleur indéfinissable, quelque part entre le mal physique et le maux psychologique, et cette volonté un peu pathétique de s’en remettre aussitôt, de ne pas perdre face. The Chaser est un gros coup de poing dans l’estomac ; une redéfinition du thriller que l’on sentait entériné et (sur/sous-)codifié. Et l’intelligence du jeune Hong-jin Na, alors encore élève d’une école de cinéma, est d’avoir réécrit le genre en toute modestie, en œuvrant en son sein tout en s’en distançant, sans jamais oublier l’exercice de style. Poisseux comme un prospectus lynché par la pluie, The Chaser se rompt prodigieusement au premier tiers, comme si un premier film venait de s’achever, juxtaposant l’art de l’ellipse (on entre en plein cœur d’un mystère, la disparition des filles) et celui du montage. Véritable emblème de la rupture et de la contre-rupture de rythme (la poursuite en pente montante, étouffante), de ton (la satire burlesque qui scie l’horreur) et de genre (du thriller pur, on vire à l’investigation cauchemardesque), The Chaser, comme tout grand thriller, de Soupçons à Usual Suspects, du Voyeur à Se7en, malmène les idées de Mal et de Bien, plus prosaïquement du « gentil » et du « méchant », en les confondant et les associant, Joong-ho et Young-min étant tous les deux en marge de la société et de la loi. Loi qui, selon Hong-jin Na, marche sur la tête, sur la tête des filles/proies bientôt ou déjà assassinées, tant celle-ci baigne dans l’incohérence et l’impuissance –  ce qui la rapproche ironiquement de Young-min. Car ici, tous les protagonistes et l’ensemble des institutions se retrouvent inexorablement liées, confrontées aux bassesses de la nature humaine et à l’aberration d’un système. La loi juridique et la loi de la rue se rencontrent d’ailleurs dans un final fracassant, où puissance et impuissance ne font plus qu’une, une même entité de refoulement et de défoulement, une violence qui se réclame autant de la justice que du défouloir. Quintessence du thriller et exercice de style flamboyant, The Chaser, a contrario de Se7en qui en avait vandalisé les codes, honore le genre d’une œuvre qui marque autant qu’elle compte.
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2 août 2009 7 02 /08 /août /2009 02:39
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Walter Sparrow (Jim Carrey) mène une vie tranquille jusqu'à ce qu'il découvre un étrange roman intitulé Le nombre 23. Tout d'abord intrigué par ce roman, Walter se rendra compte que ce livre s'inspire de sa vie jusqu'à sombrer dans une paranoïa abusive autour du nombre 23 au point de se lancer à la découverte d'une vérité complètement stupide où même la femme et le fils vont s'y mettre... Superstition quand tu nous tiens.

Le ton est ainsi donné, on assiste alors à un préchi-précha de péripétie où tout se rapporte au nombre 23 (jusqu'aux pairs de chaussures) en mélangeant réalité et fiction dans un désordre complètement ahurissant. Tout est mal gérer dans ce métrage à commencé par le scénario. La paranoïa du héros est beaucoup trop poussée pour qu'on puisse y croire (aaah si j'ai 32 ans ca fait 23 à l'envers mon dieu le nombre me poursuis...) et le spectateur perdra vite l'intérêt de poursuivre cette production.

le seul réel intérêt de ce film, si toutefois intérêt il y a, réside dans la première partie du film où la paranoïa n'exerçait encore qu'au niveau du nombre même. La deuxième partie lancera le héros et toute sa famille (car ils sont tous complètement tarés) dans une course contre une vérité tiré par les cheveux et plutôt mal orchestré par son réalisateur.

Parlons en d'ailleurs de la réalisation qui n'insuffle aucune tension au matériau de base déjà bien pauvre. Néanmoins, pouvions-nous nous attendre à quelque chose de ce tâcheron de Shumacher qui n'a que pour seul mérite son thriller phone game ? Ce film confirme avec certitude que cette seule production devait être un coup de bol dans la filmographie du bonhomme puisqu'ici, tout est trop sobre, tout est trop plat, rien est osé (si ce n'est le jeu des lumières présent dans le contage du bouquin) et le résultat se fait sentir.

Niveau interprétation, je trouve que Jim Carrey ne brille pas beaucoup dans les rôles sérieux (rappelez-vous l'insupportable, l'irregardable Eternal sunshine...). Les autres rôles sont encore plus transparents au point qu'on ne s'attache à personne réellement...
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2 août 2009 7 02 /08 /août /2009 02:30
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Alors qu'une jeune reporter et son caméraman réalise un reportage afin de suivre des pompiers lors d'une intervention, tous se retrouve en quarantaine dans un immeuble des plus hostiles. Aucune explication leur est donné, aucune issue leur est offerte... Entrez dans l'antre de la peur !!!

Le point fort de [Rec.] est son parti pris genre caméra amateur qui nous plonge au cœur même du vice. La réalisation est de belle qualité et on assiste a des plans séquences d'anthologie sans jamais perdre le fil. En effet, aucun mouvement saccadé, aucun tremblement limite épileptique ne vienne troubler le bon déroulement de la production. Tout est parfaitement limpide pour le bon plaisir de vos yeux.

Autre gros point fort, l'interprétation de l'actrice principale très à l'aise dans son rôle de chieuse effrayée, ce qui n'est pas le cas de tous les autres candidats... Le flic et le pompier ne font que réciter leur texte et la plupart des figurants (les vieux, les chinois...) font carrément tapisserie...

Pour ce qui est des points faibles à relever, [Rec.] prêche malheureusement par d'innombrables baisses de tension aux allures d'interviews bancales et inutiles décrochant ainsi le spectateur du concept abordé : La frayeur. On se retrouve alors en pleine discussion aux dialogues se voulant réalistes faute d'être complètement dispensable avec des protagonistes à peine attachant (mais était-ce le but?).

Néanmoins, [Rec.] vous fera sursauter dans les moments les plus prévisibles ce qui confirme le brio de la réalisation, un brio perdu depuis longtemps qui espérons le, refera surface d'ici quelques années...

Tout compte fait, si le scénario de [Rec.] n'est pas parfait, la réalisation rattrape la donne pour nous offrir un très bon film d'horreur dans la lignée de blair witch dont certaines scènes tendent à nous rappeler un certain Biohazard sur PSone. On en redemanderait presque !!!
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30 juillet 2009 4 30 /07 /juillet /2009 01:18
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Depuis leur première création («Toy Story» en 1996), les Studios Pixar n'ont cessé de marquer le septième art en réalisant des films à la pointe de la modernité. Pour «Là-haut», leur dixième création, les artistes associés ont à nouveau un coup d'avance, en ayant imaginé un personnage à l'opposé de tous les stéréotypes du genre.


Loin des superhéros au corps de rêve ou des animaux et autres objets (voitures, jouets, robots...) humanisés qui assiègent l'univers du film d'animation, le héros de «Là-haut» s'ancre dans une réalité bien plus concrète - et surprenante: celle d'un vieillard arthrosé et bougon.


Veuf de 78 ans, Carl Fredricksen souhaite vivre une fin de vie paisible dans sa maison, entouré de tous ses souvenirs qui lui rappellent Ellie, la seule et unique femme de sa vie. Or la bicoque se trouve aujourd'hui au beau milieu d'un énorme chantier. Pour ne pas voir sa maison détruite par les bulldozers, Carl, ancien vendeur de ballons, attache alors des milliers de baudruches à sa demeure, qui s'envole dans les airs...

C'est que l'homme a aussi un voyage à faire. Une expédition, comme une promesse à tenir, sur une terre vierge de l'Amérique du Sud, où lui et sa femme ont tant rêvé aller. Ellie et Carl ne s'étaient-ils pas justement aimés en raison de cette passion commune pour les grands aventuriers? Dans son périple à bord de cette étrange montgolfière, le vieux Carl devra aussi composer avec la compagnie impromptue d'un jeune pot de colle: Russell, un boy-scout aussi grassouillet que maladroit. Et ce n'est pas les retrouvailles, dans la jungle, avec un aventurier aigri qui va adoucir les choses...

Pour cette dixième création, Pixar a réussi avec force le pari du héros ordinaire. D'ailleurs plus le personnage se fait grincheux, et plus on l'aime. C'est que les réalisateurs ont su le rendre terriblement attachant, avec son énorme chagrin d'amour. Ce deuil si douloureux, mis en perspective de façon poignante par les premières minutes du film, qui revisitent, en quelques scènes fort émouvantes, la vie de ce couple.


Le film raconte comment leur existence s'est déroulée bien loin de leurs rêves fous d'échappées, mais dans l'amour et les petits bonheurs simples de la vie. Leur couple, c'était leur aventure. Un message glorifiant la simplicité, à contre-courant des fantasmes actuels de gloire et d'existence hors du commun.


Derrière le film d'aventures, entre suspense et comédie, se cache une magnifique histoire d'amour. D'amour éternel, comme on les aime tant au cinéma.


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28 juillet 2009 2 28 /07 /juillet /2009 01:36

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Le sixième opus des aventures d’Harry Potter est le plus long : près de deux heures et demie. C’est aussi celui qui, sans doute, déstabilisera le plus les potterologues. D’emblée, le scénariste Steve Kloves et le réalisateur David Yates se libèrent du rituel : on ne retrouve pas Harry chez les Dursley mais dans un sombre "diner" du métro londonien, où il flirte ouvertement avec une serveuse. Cette licence apparaît presque comme un clin d’œil à Daniel Radcliffe lui-même, désormais sexué, "élu" guetté par nos tabloïds de Moldus comme l’est son alter ego par "La Gazette du Sorcier". La séquence introduit une dichotomie qui plane sur tout le film, dont seules l’ouverture et la dernière partie évoquent la lutte désormais ouverte avec Vous-savez-qui, l’essentiel du récit se concentrant sur les intrigues sentimentales se nouant dans les alcôves de Poudlard.


Cette dimension intimiste fait l’originalité de cet épisode. Harry, Hermione et Ron ne sont plus seulement les simples vecteurs de l’action; ils sont résolument incarnés. L’heure n’est plus au merveilleux, mais aux drames, petits et grands, qui marquent le passage à l’âge de raison. C’est tout bénéfice pour les comédiens, enfin mûrs : Daniel Radcliffe, Emma Watson et Rupert Grint explorent une large palette d’émotions - de l’humour, où ils excellent, à la romance, où ils se révèlent. Tom Felton (Drago Malfoy, confronté à des choix cruciaux) varie également un registre jusqu’ici par trop manichéen, tandis que Bonnie Wright (grave Ginny) et Evanna Lynch (la toujours délicieusement décalée Luna Lovegood) prennent le pas sur les autres seconds couteaux, réduits à faire de la figuration (Neville, Seamus, les jumeaux Fred et George).


Au milieu d’un double triangle amoureux minutieusement développé, c’est jusqu’aux adultes qui passent au second plan : à peine voit-on McGonagall, Hagrid ou, plus surprenant, Rogue, pourtant capital. Seuls dominent un tant soit peu l’incontournable Dumbledor et le nouveau venu, le professeur Slughorn, il est vrai parfaitement incarné par Jimmy Broadbent, dans plusieurs très bonnes scènes avec Radcliffe (dont l’enterrement d’Aragog, un des plus beaux moments de cinéma de toute la série). Ceux qui attendaient mille combats avec les Mangemorts en seront pour leur frais, même si les auteurs se sont rappelés, surtout dans la dernière demi-heure, qu’il y avait des Mangemorts en maraude - Helena Bonham Carter s’en donne à cœur joie. Pour compenser, restent aussi deux belles scènes de Quidditch, les meilleurs tournées à ce jour.


Pour supporter ces choix radicaux, soulignons l’apport derrière la caméra de deux autres nouveaux venus : le directeur de la photo français Bruno Delbonnel, dont les teintes bleu-gris suggèrent la menace latente de Voldemort, et le compositeur Nicholas Hooper, qui ose s’affranchir presque totalement de l’héritage de John Williams.


On attendra de voir dans le diptyque qui conclura la saga comment sera gérée la soustraction de quantité d’informations capitales du matériau original (dont le passé, a priori essentiel, du fameux "Prince de Sang-Mêlé" du titre, paradoxalement très absent à l’écran).


Mais à défaut de la lettre, cet opus capte avec nuances l’essence de la saga, récit initiatique profondément humain. Ce qui explique, sans doute, la confiance renouvelée par les producteurs et par J. K. Rowling à David Yates, en dépit du peu de panache apparent de sa mise en scène.

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28 juillet 2009 2 28 /07 /juillet /2009 01:08
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Il y a très exactement 75 ans, le 22 juillet 1934, John Dillinger, 31 ans, était abattu par les agents du Bureau d’Investigation, futur FBI, en sortant d’un cinéma - conclusion sanglante de treize mois de cavale et de braquages de banque qui en firent "l’ennemi public" de l’Amérique de la Dépression. Michael Mann retrace cette équipée sauvage dans un film somme - somme du genre et de son propre cinéma. C’est que le réalisateur de "Collateral" n’est jamais aussi inspiré que lorsqu’il pose sa caméra du côté des gangsters.


Le pluriel du titre pose apparemment question : qui sont "les" ennemis publics désignés ? Dillinger et ses complices John "Red" Hamilton (Jason Clarke), Homer Van Meter (Stephen Dorff) ou "Baby Face" Nelson (Stephen Graham) ? Ou s’agit-il de Dillinger et de Melvin Purvis, l’agent chargé de le mettre hors circuit ? Avec, respectivement, Johnny Depp et Christian Bale pour incarner ces deux figures, on est d’autant plus tenté de retenir cette option, que Michael Mann a souvent mis en scène le mimétisme entre chasseur et chassé - que l’on se souvienne de "Manhunter", première adaptation d’un roman de Thomas "Hannibal" Harris, ou de "Heat", première confrontation de Robert De Niro et Al Pacino. La véritable guérilla que se menèrent Dillinger et Purvis fut bel et bien publique, Dillinger étant le premier gangster de l’ère des mass media.


Si le scénario prend de nombreuses libertés avec les faits (exemple : "Baby Face" Nelson fut abattu quatre mois plus tard) il n’exagère en rien le feu de l’action. Dillinger et ses pairs inventèrent le grand banditisme, avec armes lourdes et prises d’otages, forçant la loi à répliquer balle pour balle dans de véritables batailles rangées. Mann, comme toujours, excelle dans l’exercice.


Mais "Public Enemies" ne serait qu’un banal film d’action, s’il ne multipliait les sous-textes. Citons l’ouverture du film où une phrase suffit à évoquer la banalité du début du parcours judiciaire de Dillinger (un vol à l’étalage), où un regard résume la loyauté réputée du malfrat et où une séquence dans une ferme désolée explique le statut de héros du braqueur aux yeux d’une population victime de la faillite financière (étrange écho au temps présent). Sans excès de didactisme, le film détaille encore la montée en puissance de J.Edgar Hoover (Billy Cudrup) et de son Bureau d’Investigation, futur état dans l’Etat, avec ses écoutes téléphoniques, ses filatures, ses informateurs et ses méthodes musclées.


Passionnante, aussi, est la mise en perspective de "Public Enemies" avec un genre cinématographique né durant la prohibition (et du vivant de Dillinger), qui remonte à "L’ennemi public" de William Wellman (1931). Joli clin d’œil, Mann montre Dillinger et ses lieutenants se réunissant dans un cinéma où passe à l’écran leur avis de recherche. Et c’est en allant voir un film de gangster - "Manhattan Melodram", où il était cité ! - que Dillinger fut abattu.

Enfin, Mann et son chef opérateur Dante Spinotti parachèvent leurs innovations formelles. Dès "Ali", ils exploitèrent occasionnellement les particularités des caméras numériques HD. Filmé intégralement en numérique, "Public Enemies" bénéficie d’une photographie des plus naturalistes et d’une incomparable profondeur de champ. Partant, Mann renouvelle profondément la grammaire du genre. Qui aurait jamais imaginé un film noir tourné à la flamme des sulfateuses ? Mann l’a fait !


Préférant l’intériorité à la performance mimétique, Johnny Depp et Christian Bale sont parfaits, le premier retrouvant un rôle sombre qui lui va comme un Borsalino. Face à lui, Marion Cotillard achève de séduire Hollywood, gommant son accent "frenchie". L’actrice bénéficie de deux très belles scènes, malgré une romance peut-être un peu forcée (le scénario édulcore la relation de Dillinger avec la prostituée qui l’accompagnait le jour où il fut abattu).


Un futur classique qui, s’il déstabilisera peut-être dans un premier temps, bonifiera sur la durée.


Réalisation Michael Mann. Scénario Ann Biderman, Ronan Bennett. Photographie Dante Spinotti. Montage Paul Rubell et Jeffrey Ford. Musique Elliot Goldenthal. Avec Johnny Depp, Christian Bale, Marion Cotillard, etc.2h10


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24 juillet 2009 5 24 /07 /juillet /2009 02:06
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Convenons qu’il n’y aurait pas de films de suspense si les personnages se comportaient prudemment et de manière exemplaire. Les drames – dans les maisons abandonnées, les cavernes ou en plongée sous-marine – arrivent surtout quand on se met à faire des conneries. The Cave, à cet égard, était exemplaire. Le film britannique The Descent vient démontrer que les femmes aussi peuvent agir stupidement.

 

Le film de Neil Marshall commence avec trois femmes faisant de la descente de rapides (en Écosse, présume-t-on). Le mari et la fillette de l’une d’elles, Sarah, les attendent à l’arrivée. Sur le chemin du retour, l’époux soucieux cause un accident routier digne de The Omen, dont Sarah sera la seule survivante. Le spectateur pas trop distrait aura deviné que… Enfin, notez le regard que s’échangent le mari et l’une des autres femmes.

 

Un an plus tard dans les Appalaches, le même groupe de sportives, auxquelles se joignent deux autres amies ou connaissances (plus la blonde de l’une d’elles, comprend-on) se lance dans une autre aventure. L’objectif est de souligner leurs retrouvailles par une expédition qui les liera : une descente spéléologique. Juno, forte tête du trio initial, ne joue pas franc jeu dès le départ. Trouvant que la première caverne choisie était une trop facile « trappe à touristes », elle mène plutôt le groupe vers l’entrée d’un réseau nouvellement découvert et non-exploré – mais sans le leur dire. C’est seulement quand une carte s’avérerait indispensable qu’elle avoue sa faute. On s’égare, on se coince dans un conduit étroit, on vient près d’être écrasé lors d’une secousse sismique, on perd des cordes d’escalade, on franchit un abîme au péril de sa vie, on a des hallucinations auditives… Et ça, c’est avant que les choses ne se

gâtent !

 

Puis on fait des découvertes : de l’art rupestre digne de Lascaux, du matériel d’escalade datant d’un siècle et les squelettes humains qui vont avec. Mais on n’a pas le choix de poursuivre, à la recherche de la deuxième issue (car la première a été bloquée par le séisme).

L’ambiance n’est décidément plus à la camaraderie, surtout lorsqu’on commence à voir les hominidés carnassiers…

 

Devant ce film pas très bavard, le spectateur est libre de spéculer – comme les infortunées aventurières – sur l’origine de ces créatures. Pour ma part j’ai choisi de croire qu’il s’agissait d’humains dévolués au fil des millénaires, car ils sont gris de peau, aveugles comme toute faune cavernicole et ils ont développé un système de sonar à la manière des chauves-souris. Par ailleurs ils ne sont pas captifs sous terre car des monceaux d’ossements (et une carcasse de chevreuil montrée dans la forêt à l’arrivée) établissent qu’ils vont chercher leurs proies à la surface.

 

Le film est captivant, intense, féroce, et comporte quelques retournements. Je ne surprendrai personne en annonçant que les six femmes ne sortiront pas toutes vivantes de cette descente aux enfers, excusez le cliché.

 

Il ne s’agit pas d’un Grand Film, mais pourquoi ne pas vous payer un doublé spéléologique avec The Cave, qui datait lui aussi de 2005 ?
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23 juillet 2009 4 23 /07 /juillet /2009 02:49
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Le succès de The Omen en 1976, malgré son petit budget, avait permis à Richard Donner de réaliser par la suite le premier Superman avec Christopher Reeves et plusieurs autres méga-succès comme Lethal Weapon, sans compter l’Oscar que The Omen avait valu à Jerry Goldsmith pour son inquiétante musique chorale en latin.

 

Trente ans plus tard, l’oeuvre a été reprise par John Moore, toujours sur le scénario de David Seltzer puisqu’il s’agit du même film presque plan pour plan. Seules ont été ajoutées une mort violente au début du film et quelques scènes de cauchemar. Et la décapitation, vers la fin, se passe autrement. Le nouveau film, tourné en République Tchèque, s’avère plus léché mais (du moins pour un spectateur qui a vu et revu l’original) bien moins intense.

 

La faute (si faute il y a) n’en revient pas juste aux acteurs. La critique a reproché à Liev Schreiber (vu antérieurement dans The Mandchurian Candidate) un jeu plutôt figé ; mais si on revoit Gregory Peck dans ce rôle de Robert Thorn, ambassadeur étatsunien à Rome puis à Londres, on note qu’il le jouait sans plus d’intensité. Mia Farrow incarne désormais la sinistre nanny, et Pete Postlethwaite (lugubre comme toujours) le père Brennan. David Thewliss, dans le rôle de l’infortuné photographe Jennings, succède à David Warner (à qui le site IMDb attribue près de deux cents rôles !).

 

L’histoire, faut-il le rappeler, est celle du couple Thorn dont le premier bébé s’avère mort-né. La mère ne le sait pas (on suppose que l’accouchement problématique s’est passé sous anesthésie), aussi l’ambassadeur Thorn se voit-il offrir, par un prêtre de l’hôpital romain où cela se passe, un nouveau-né dont la jeune mère est morte en couches, et dont le père est inconnu. Déchiré, Thorn accepte et présente le bébé à son épouse comme le leur propre. On l’appellera Damien (jamais un prénom ne se sera autant propagé dans la société occidentale à la suite d’un seul film…).

 

Saut, six ans dans le futur. Thorn est maintenant ambassadeur au Royaume-Uni et des choses dramatiques commencent à se produire: la jeune nanny de Damien se suicide lors de sa fête d’anniversaire, un vieux prêtre sert des mises en garde confuses à Thorn pour être ensuite empalé par la chute d’un paratonnerre, Katherine (l’épouse de Thorn) devient dépressive et commence à être hostile au bambin.

 

Un paparazzi, qui a des raisons de se sentir concerné par les mauvais présages (« omens ») se lance avec l’ambassadeur dans une enquête qui les mènera dans la Cité Éternelle puis en Terre Sainte. En un mot comme en cent, Damien (né d’un chacal femelle, et non d’une femme) serait le fils du démon, c’est-à-dire l’Antéchrist. Les chiffres 666 dissimulés à la racine de ses cheveux en constitueraient la preuve et quiconque menacerait l’avenir du garçon subira un sort tragique – dû à tout sauf au hasard.

 

Si vous êtes vraiment féru de fantastique biblique (et de cinéma), pourquoi ne pas vous offrir une séance de visionnement comparatif entre les deux versions ? Si en plus vous louez le coffret anniversaire du premier Omen, celui de Donner, vous aurez droit à des heures de matériel complémentaire, dont une bonne part s’avère intéressante. (Vous pensiez comme moi qu’il y avait eu deux suites au célèbre film? Eh bien il y en avait eu quatre, dont un téléfilm et le pilote d’une série télévisée jamais concrétisée.)

 

Pour la petite histoire, Harvey Stephens, qui incarnait le premier Damien aux joues roses et au sourire malicieux, joue un reporter dans The Omen 2006 (je ne l’ai pas vu, l’ayant su par la suite). Quant à son successeur, le petit Seamus Davey-Fitzpatrick, on l’a choisi dans un autre registre, plutôt pâle et renfrogné, choix qui se défend bien car son air taciturne a quelque chose d’inquiétant.

 

Si par ailleurs vous êtes trop jeune pour avoir connu l’œuvre d’origine, la version 2006 se laisse regarder comme un bon thriller fantastique, sans plus. Avec trente ans d’évolution dans l’horreur, on ne pouvait s’attendre à ce que la nouvelle mouture ait un impact comparable à l’original, surtout en l’imitant d’aussi près. On se pose la même question que pour Psycho ou L’Aventure du Poséidon: pourquoi les avoir refaits ?
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