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7 septembre 2009 1 07 /09 /septembre /2009 01:42
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Hansel & Gretel, ça vous dit sûrement quelque chose. Et oui, le petit conte de notre enfance… Et bien, oubliez-le car la version coréenne n’a plus grand chose à voir avec (si ce n’est peut-être au niveau de l’ambiance et des décors).

Le film commence de façon très classique. Un jeune homme perd le contrôle de sa voiture sur une route perdue au milieu de la forêt. Lorsqu’il reprend conscience, il fait nuit et il est légèrement blessé. Il rencontre alors une petite fille aux allures de « petit chaperon rouge ». Elle le ramène chez elle et le présente à sa famille. Des gens tout à fait sympathiques, dans une maison magnifique… A première vue ! Je n’en dis pas plus, à vous de découvrir la suite de l’intrigue.

Mon avis sur ce film est assez partagé :
- La première moitié est excellente. On se retrouve très vite plongé dans un univers particulier, un peu magique, un peu mystérieux. On se pose un tas de questions. On est parfois enchanté, parfois effrayé.
- Ensuite, le film essaie d’expliquer l’origine de tout ça. Et c’est là qu’il échoue… Trop tiré en longueur, pas toujours clair ni cohérent à certains moments, un peu trop classique (je n’ai pas été surprise !).
- La fin laisse place à l’imagination et à l’interprétation de chacun, mais ça m’a donné quand même un certain sentiment d’insatisfaction.

Conclusion. A voir, car l’atmosphère du film vaut le détour. Mais ne vous attendez pas à un « Waouh ! » lorsque le générique de fin commencera à défiler
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7 septembre 2009 1 07 /09 /septembre /2009 01:34
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Mémoires d’une geisha: grosse production américaine, réalisateur américain, adaptation d’un best-seller américain… Il ne reste plus grand-chose d’asiatique là-dedans, si ce n’est :
- le « faux » mais MAGNIFIQUE cadre du Japon d’avant Seconde Guerre mondiale,
- la trame, qui est inspirée d’une vraie histoire japonaise,
- et enfin, les très belles actrices que sont Zhang Ziyi, Gong Li & Michelle Yeoh (au passage, il faut signaler qu’elles sont toutes les 3 chinoises et ont un peu « vendu leur âme » à Hollywood… Soit…).

L’histoire n’est pas très compliquée. Une jeune fille (Zhang Ziyi) est vendue par son père dans le besoin à une maison de geishas. Mais n’ayant pas la sympathie de la « super geisha » (Gong Li), elle est vite reléguée à un rôle d’esclave. Un jour, elle fait la rencontre d’un homme qui va lui donner la force et la détermination pour accomplir son destin.

Il s’agit ici d’une simple mais très belle histoire d’amour. Contrairement à d’autres films (où j’ai dû épuiser une ½ boîte de mouchoirs, celui-ci est beau sans être larmoyant. Les décors, les images, l’atmosphère, la musique : rien à dire, c’est superbe !

Le seul hic : j’avais beau sélectionner « version originale sous-titrée en français » dans le menu du DVD, les acteurs (qui sont censés être japonais, je précise) s’obstinaient à parler en anglais ! Je trouve ça dommage… Ca enlève un sacré bout de réalisme au film. A méditer, pour nos petits amis américains !
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30 août 2009 7 30 /08 /août /2009 04:19
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Mikael Blomkvist est journaliste économique dans le magazine Millenium.

Condamné pour diffamation, il décide de prendre de la distance avec sa vie et son métier.

Mais Henrik Vanger, grande figure de l'industrie suédoise, fait appel à lui afin d'enquêter sur un meurtre non élucidé, celui d'Harriet Vanger, nièce du grand homme et disparue à l'âge de seize ans.
Au cours de ses recherches, Blomkvist se rend compte que La famille Vanger semble cacher bien des haines et des secrets. Dans le cadre de son enquête, le journaliste est amené à rencontrer Lisbeth Salander.
La jeune femme de vingt-quatre ans possède un don exceptionnel, celui de découvrir des informations introuvables.
Tous deux vont être amenés à se croiser dans une enquête qui va révéler beaucoup plus que ce que chacun aurait pu imaginer...

Enfin!

Enfin du vrai grand beau cinéma comme je l'aime.

Un véritable coup de coeur.

Il se sera fait attendre.

En effet ces dernières semaines en ce qui me concerne je ne peux pas dire que j'ai vu de vrais grands films de cinéma.

Ce thriller magnifique est d'une redoutable efficacité.

Tout y est: construction dramaturgique de haute volée, réalisation sans faille, acteurs magnifiques (totalement inconnus en france), histoire passionante... etc etc

Du cinéma suédois à dimension universelle et d'une actualité totale.

Le suspens est savamment étudié et le rythme lent (à la suédoise) nous transporte au coeur de l'univers décrit dans le film pendant 2h20 sans une seconde d'ennui.

J'ai été totalement happé par cette histoire et l'univers dans lequel le réalisateur nous emmène.

On y retrouve dans la haute finance de méchants nazi qui en plus d'être racistes n'aiment pas les femmes.

Une histoire d'amour au milieu de toute cette haine tapie , prète à mettre en pièce ses victimes.

Un film politique?

Pas spécialement mais aussi!

Un polar?

Non un vrai thriller avec une histoire pleine de profondeur.

La punkette de l'affiche (Noomy Rapace) y est merveilleuse et "mène la danse" si je puis dire.

Les "geeks" d'informatique y trouveront aussi leur bonheur...

Bien que certaines scènes puissent paraître violentes, elles ne gèneront les "âmes" sensibles qu'à juste titre car elles parlent d'une réalité qui nous touche au plus profond .

Elles dénocent toute la barbarie de la bête immonde tapie dans l'âme humaine et qui refait  régulièrement surface (particulièrement en ce moment).

Pas de violence gratuite mais une réalité dépeinte avec toute la force du septième art.

De l'émotion de grande qualité

A voir d'urgence (en VO de préférence)
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30 août 2009 7 30 /08 /août /2009 04:15
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Au réveil d'un enterrement de vie de garçon bien arrosé, les trois amis du fiancé se rendent compte qu'il a disparu 40 heures avant la cérémonie de mariage.

Ils vont alors devoir faire fi de leur gueule de bois et rassembler leurs bribes de souvenirs pour comprendre ce qui s'est passé.

Pas une superproduction mais une comédie bien sympa, drôle avec un rythme régulier et une construction dramaturgique bien étudiée.

C'est amusant mais sans gags chronométrés où l'on empilerait cliché sur cliché comme on a l'habitude de voir dans ce genre de film.

Respectant un suspens qui donne le piment nécessaire pour susciter notre intérêt, Todd Phillips nous entraine dans une discrète étude sociologique des comportements libérés des contraintes du quotidien et des barrières sociales.

Dans un état d'ivresse totale ils vont laisser libre court à des actes que seul le rêve et l'imagination n'autoriseraient en temps normal

Pas de vedette du box office (mis à part Mike Tyson) mais des interprètes de talent à la hauteur des rôles qui leur sont confiés.

"Very bad trip" ressemble plus à une comédie Canadienne qu'à une comédie américaine traditionnelle classique.

Il rappelle vaguement les films de Denys Arcand (les invasions barbares, le déclin de l'empire américain)

J'y ai pris beaucoup de plaisir particulièrement en ce moment où l'ambiance générale est plutôt lourde dans bien des domaines.

Un film léger et bien agréable pour détendre en ce début d'été.
On peut voir.
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30 août 2009 7 30 /08 /août /2009 04:08
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1974. Livré à lui-même, Michael Peterson, 19 ans, cherche à faire la Une des journaux : rêvant de devenir célèbre, il tente de braquer un bureau de poste avec un fusil à canon scié qu'il a lui-même bricolé.
Rapidement interpelé, il est d'abord condamné à sept ans de prison.
A ce jour, il a passé 34 années en prison, dont 30 en cellule d'isolement.

Certains critiques ont vu dans ce film "l'Orange mécanique" du 21ème siècle.

Il est vrai qu'on peut trouver des similitudes autant dans le style que dans le contenu mais ça s'arrête là.

Orange mécanique était une pure fiction avec quelques points inspirés de faits réels.

Ici c'est une histoire vraie qui nous est racontée.

Michael  Peterson est dans la réalité toujours incarcéré après 34 années passées en  détention

La seule réponse des autorités pénitentiaires à la violence de Michael est une violence redoublée.

Durant toutes ces années passées derrière les barreaux, le détenu jamais appaisé va se retrouver tabassé, trimballé de cellules d'isolement en quartiers de très haute sécurité en passant par l'asile pour détenu dangereux où à l'aide de drogues on le transforme en véritable légume.

A nouveau placé  en centre de rétention il recommence à prendre des otages dans la prison et à se battre contre les gardiens.

Repris, tabassé à nouveau mis en cellule d'isolement ; cela dure tout le film.

Excepté une remise en liberté de courte durée où il va à nouveau replonger pour se retrouver dans les mêmes conditions de détention.

Aucune autre issue ne semble possible: seule la violence des autorités répond à celle de Michael.

Lamentable et déprimante situation où l'on a l'impression qu'un jeu malsain se joue sans espoir de rémission ni de rédemption.

Flirtant avec la folie furieuse, Michael semble totalement irrécupérable.

Aucune  alternative non-violente n'est envisagée par l'administration pénitenciaire.

Au final ce biopic relativement bien réalisé et interprété est plutôt déprimant.

Il pose la question de l'utilité  d'une réponse violente à la rebellion ; les autorités semblant totalement  impuissantes à trouver d'autres solutions.

L'ambiance musicale est de très bonne qualité, il en est de même des décors sombres et de l'image.

Bronson possède sans aucun doute des qualités cinématographiques d'une  esthétique certaine mais très particulière.

Au final ce film a tendance à mettre le spectateur plutôt mal à l'aise car l'espoir d'un appaisement, d'une socialisation du personnage principal parait improbable voire impossible

Il en est de même des méthodes pénitentiaires impuissantes à solutionner une éventuelle réinsertion de" Bronson" devenu totalement irrécupérable.

Sombre, très sombre!

On peut voir à la rigueur...

....si vous pouvez supporter 1h32 de violence délirante non stop et surtout si vous avez le moral....
..sinon: à éviter!
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30 août 2009 7 30 /08 /août /2009 04:03
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Alors que s'annonce la fin du monde, Robinson Laborde se remet peu à peu de l'échec d'une aventure sentimentale pour laquelle il s'était décidé à quitter sa femme.

Malgré l'imminence du désastre, et peut-être pour mieux y faire face, il s'élance dans une véritable odyssée amoureuse qui l'entraîne sur les routes de France et d'Espagne.

La fin du monde vu par les frères Larrieu a quelque chose de froid comme la mort des humains dont parle leur film.

A la fois épique et picaresque ce scénario tiré de deux livres: "les derniers jours du monde"  de Dominique Noguez et  "l'homme qui abandonna son nom" de Jim Harrison nous emmène dans l'univers " parallèle " des 2 réalisateurs.

Le désastre est imminent,  puis se déroule sous nos yeux au fur et à mesure que le film avance.

Pourtant Robinson Laborde interprété par Mathieu Amalric n'a qu'une idée en tête retrouver cette femme dont il est follement épris.

Il va traverser les épidémies (guerre bactériologique, virus mortel? On ne sait pas bien), tremblement de terre, suicides massifs ...assassina de son ex-femme (Karin Viard)  par une roquette etc etc.. sans être véritablement atteint par ce qui se passe.

L'esthétique est  soignée, les images de paysages sont  superbes, tout est bien filmé et pourtant je ne suis pas entré dans cette histoire.

Au final je suis resté comme le héros: totalement froid à ce qui se déroulait sur l'écran.

Pas la moindre émotion malgré des centaines de morts.

Je n'y ai pas cru une seconde malgré certaines scènes macabres un peu écoeurantes.

La critique a salué ce nouveau  film des frères Larrieu.

Personnellement je l'ai vu comme un joli tableau mais qui ne m'a pas touché.

Pourtant la fin du monde: ce n'est pas rien tout de même!

Les longueurs de certaines scènes où l'on a l'impression de piétiner, de faire du "sur place", les yeux exorbités de Mathieu Amalric, son regard hébété ont sans doute contribué au fait que je me suis profondément ennuyé et n'y ai pas cru..

Bien réalisé techniquement mais j'ai ressenti une absence presque totale d'émotion en ce qui me concerne.

On peut éviter..ou voir à la rigueur...à vous de décider...
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27 août 2009 4 27 /08 /août /2009 02:20
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Dans la France occupée de 1940, Shosanna Dreyfus assiste à l'exécution de sa famille tombée entre les mains du colonel nazi Hans Landa.
Shosanna s'échappe de justesse et s'enfuit à Paris où elle se construit une nouvelle identité en devenant exploitante d'une salle de cinéma.

Quelque part ailleurs en Europe, le lieutenant Aldo Raine forme un groupe de soldats juifs américains pour mener des actions punitives particulièrement sanglantes contre les nazis.

"Les bâtards", nom sous lequel leurs ennemis vont apprendre à les connaître, se joignent à l'actrice allemande et agent secret Bridget von Hammersmark pour tenter d'éliminer les hauts dignitaires du Troisième Reich.

Leurs destins vont se jouer à l'entrée du cinéma où Shosanna est décidée à mettre à exécution une vengeance très personnelle.

Q. Tarentino se fait plaisir en solo en reécrivant l'histoire.

Il fait tuer Hitler et les hauts dignitaires du régime dans un attentat commis dans un cinéma où il fait dire sur l'écran à son héroïne juive (Mélanie Laurent) tout le "bien" qu'il pense des Nazis avant que la salle ne s'embrase par un feu vengeur.

Pendant plus de  deux heures trente nous assistons à un déferlement d'horreur et de violence d'une vulgarité rarement égalée au cinéma.


Ce film ferait presque rire  si les scènes démesurément carricaturales ne nous inspiraient autant de dégoût.

A croire que le principal moteur cinématographique et esthétique du réalisateur  est la violence poussée à son paroxisme.

La seconde guerre mondiale revue et corrigée par Tarentino se voudrait presque pire que la réalité.

Il fait même donner "du menton" à Brad Pitt un peu à la manière de Brando dans le Parrain.

Les hommes de son commando scalpent les Nazis une fois morts où leur dessinent une croix gammée sur le front avec la pointe d'une baïonnette.

Une carricature macabre et malsaine à l'image des bourreaux de la seconde guerre mondiale rivalisant de cruauté, de violence et de ridicule.

Je n'aimais pas trop le cinéma de ce réalisateur maintenant je sais que je vais éviter d'aller voir ses films.

Désolant quand on voit le battage médiatique sur les sites de cinéma qui est fait autour de "Inglourious Basterds".

Il ne mérite que notre indifférence et notre dégoût.

Mais c'est à regarder!
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13 août 2009 4 13 /08 /août /2009 13:09
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A une époque indéterminée, une petite communauté s’est installée dans un village à la lisière d’une mystérieuse et menaçante forêt, habitée par des créatures féroces qui imposent aux villageois de ne pas porter de couleurs vives. Cependant, les menaces de ces créatures vont être de plus en plus nombreuses et le groupe des ainés qui dirigent le village est de plus en plus inquiet.


Ce film était présenté hier soir dans le cadre d’une réflexion autour du cinéma, de l’architecture et de l’urbanisme. Elle était suivie d’un débat, autour de ces sujets, animé par un psychanalyste. Le thème des gated communities a donc été abordé après la projection, mais très rapidement. Les spectateurs ne semblaient pas avoir trop envie de s’étendre sur le sujet. Les remarques ont été assez variées. Ainsi, une spectatrice s’est insurgée contre le fait que l’on condamne ces communautés fermées. Elle voyait un certain intérêt à cet isolement par rapport à une société que l’on serait en droit de rejeter. Elle évoquait également tout le bénéfice que l’on pouvait tirer de cet isolement et prenait pour exemple les communautés religieuses. J’ai été très surpris par ces remarques qui sont un contresens absolu par rapport à ce que j’ai ressenti du film (et qui diffère aussi de ce qu’a voulu dire le réalisateur me semble-t-il). Je ne suis donc d’accord qu’avec moi sur le sujet. Tant pis : à vous de juger.


D’après certains propos du réalisateur et de divers commentateurs, ce village représente un idéal de vertu, à l’image des premières communautés américaines, une sorte de pureté originelle telle que la cultivent les communautés Amish dont, je le rappelle, la règle première est « Tu ne te conformeras point à ce monde qui t’entoure ». Mais peut-on envier cette petite communauté construite sur la douleur de la perte d’un être cher ? Chacun des ainés porte un deuil ancien et qui a le meurtre pour origine. Un deuil qui semble s’être étendu à toute la communauté par une sorte de contagion du traumatisme. Aussi la couleur rouge est-elle interdite parce qu’elle est la couleur du sang. Dans un moment de la première partie du film, à la symbolique assez lourde, une jeune fille arrachera et enterrera une fleur rouge qui m’a semblé d’ailleurs être une fleur de tabac mais je n’en suis pas certain du tout. Est-ce pour évoquer ceux que l’on n’arrive pas à « enterrer », comme on enterre une histoire, alors qu’ils sont inhumés depuis longtemps ? De nombreux personnages sont marqués par le manque ou la perte : une jeune fille est aveugle (absence de vision), son ami est taciturne (absence de parole), un autre ami est fou (absence de raison), deux autres personnages refusent de se toucher par peur de céder à leur désir réciproque (négation du passage à l’acte). Ces éléments montrent que cette société n’est pas en très bon état. L’endogamie commence son travail de sape et voue ce village à l’extinction à long terme. Le film s’ouvre d’ailleurs sur l’enterrement d’un enfant. Cette société a voulu se protéger du mal mais ne peut en aucun cas se protéger de la souffrance et de la mort. Cette ambivalence est symbolisée par la polyvalence de l’image du couteau qui permet de séparer (un enfant de sa mère), qui marque une rupture (le personnage de Lucius aiguise un couteau quand il refuse l’amour d’une jeune fille) ou qui met à mort (Lucius sera victime de plusieurs coups de couteau).


Cette idée de séparation est particulièrement incarnée par le personnage de Noah qui semble totalement coupé de la réalité, schizophrène (en grec : skhizein = fendre). Mais sa folie est le symbole de celle qui s’est emparée de la communauté des ainés qui se trouvent toujours entre deux mondes, entre deux temps : le temps ancien du meurtre qu’ils ont vécu et le temps de la réalité contemporaine.


La spectatrice avait donc tort de reprendre l’exemple des communautés religieuses qui, elles, ne se multiplient pas par les voies naturelles. Le film ne reprend en rien les fondamentaux de ces communautés et il montre plutôt le paganisme de cette petite société qui, lors d’un mariage par exemple, offre la dépouille d’un animal à ceux dont on ne dit pas le nom. De plus, les préceptes transmis par les ainés (ne pas entrer dans la forêt, par exemple) sont fallacieux, sans aucun véritable contenu, et ne peuvent en rien être comparés à une parole divine structurante. Ils offrent seulement l’occasion à quelques adolescents terrifiés de braver maladroitement les interdits. On peut d’ailleurs voir là une certaine parenté avec le contenu d’Harry Potter et d’un grand nombre de contes. L’entrée dans la forêt, lieu de l’innommé, comme transgression est souvent fondatrice. Je pense à Blanche Neige ou au Petit Poucet, par exemple.


Un autre spectateur a évoqué l’intérêt de ce film par rapport à réflexion qu’il propose sur le serment et en particulier celui qui unit les ainés. Il semblait dire que ce serment les unissait et ne pouvait être brisé. Le psychanalyste animateur lui a évidemment répondu que tout le monde pouvait se tromper et que personne n’était obligé de tenir un serment qui lui paraissait mauvais. C’est ce que montre le film dans la mesure où ce serment est prononcé pour instituer un mensonge. D’autres serments, moins forts, sont transgressés : deux protecteurs désignés renoncent à leur mission et abandonnent une jeune fille aveugle par couardise.


Un spectateur s’est demandé si on ne pouvait pas faire un rapprochement avec le conflit israélo-palestinien.  Il n’y a pas eu de réaction tant la remarque a paru, il me semble, trop limitative. Il suffisait de penser à toutes les tentatives d’isolement territorial. Il aurait été intéressant de montrer, par exemple le film Intervention divine d’Elia Souleiman sur Israël ou Possession de Zulawski concernant Berlin. Et pourquoi ne pas parler même de la série Desperate housewives qui se déroule quasiment dans un lieu unique, Wisteria Lane ? A titre personnel, je me suis permis d’évoquer un autre type d’enfermement que l’on peut voir dans le film Bruce Tout puissant de Tom Shadyac.


Une spectatrice a ensuite évoqué à quel point elle avait trouvé ce film magique, poétique et qu’elle avait trouvé la fin surprenante, intéressante.


C’est à cette occasion que je me suis décidé à réagir. J’avais trouvé ce film maladroit, lourd et simpliste. Pourquoi ? D’abord parce que M. Night Shyamalan nous donne certaines pistes qui montrent qu’il nous prend pour des imbéciles. De nombreux commentaires évoquent le fait qu’on ignore l’époque durant laquelle se déroule l’histoire. C’est totalement faux si l’on est un peu attentif dès la première scène du film. Sur la tombe de l’enfant enterré figurent ses dates de naissance et de décès : nous sommes dans les années 1990. Le réalisateur s’est donc dit qu’il fallait donner des pistes que seuls les spectateurs attentifs pourraient voir. Mais quel intérêt y a-t-il à récompenser ceux qui les voient en déflorant à leurs yeux une partie de l’histoire ?


Ensuite, schématisons l’histoire : une communauté repliée sur elle-même a besoin, pour subsister, de diaboliser un monde extérieur jugé comme néfaste par un petit groupe et c’est ainsi qu’elle va perdurer. Comment ne pas y voir la métaphore d’une société américaine paranoïaque qui a cru trouver sa cohérence dans la création d’un axe du mal externe qui ne chercherait qu’à lui nuire ? Que penser alors du réalisateur qui voit dans ce village un « espoir » face au chaos du monde ? La première conclusion serait de dire qu’il cautionne d’une certaine manière la politique de George Walker Bush. J’insiste sur Walker qui, dans le film, est le nom du professeur dirigeant le village, donc le nom de sa fille qui, grâce à lui et pour le seul bénéfice de son enfant,  va justement sortir du village et rencontrer un membre de la société Walker protectrice du parc Walker au dessus duquel ne passe aucun avion., [garantie qu’aucune tour jumelle ne sera percutée dans le petit village ?]. C’est la Fondation Walker qui a permis à un groupe de personnes riches de garantir leur sécurité. Est-ce cela que vante le réalisateur l’année même de la réélection de Bush ?


En anglais, le walker est celui qui marche. A mon avis, il ne marche pas bien. Il existe un homme qui marche qui me séduit bien davantage. Cet homme simple, immense, effilé, matériel et immatériel, sombre et terrible et qui va de l’avant. Merci Giacometti.


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7 août 2009 5 07 /08 /août /2009 01:28
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Les adaptations de bandes dessinées ou de graphic novels au cinéma ne trouvent pas en moi un public conquis d’avance. J’ai failli dormir aux deux séances de Spider Man, j’ai été fort critique face à Constantine et The League of Extraordinary Gentlemen, et je ne me suis tout simplement pas dérangé pour Fantastic Four et autres hulkeries. V for Vendetta a cependant fait vibrer mes cordes sensibles, et avec quelle force!

 

Au générique, le nom des frères Wachowski, surtout comme scénaristes, n’était pas à mes yeux une garantie de qualité, après le gâchis confus des deux derniers Matrix (au point de vue scénario, s’entend). Quant au réalisateur, James McTeigue, il en était au premier film à porter son nom en tête d’affiche (l’Australien avait servi d’assistant aux frères Wachowski – certes une bonne école pour ce qui est des films d’action). Tout en étant un film d’action, V for Vendetta n’est cependant pas que ça. Presque entièrement nocturne et souterrain, il parvient à rendre intense et poignante l’histoire d’un homme qu’on ne verra jamais autrement que masqué (le polyvalent Hugo Weaving, qui a dû apprécier échapper aux séances de maquillage…). Son personnage, en effet, a jadis été défiguré lors d’un incendie, à la faveur duquel il s’est échappé d’une prison-laboratoire où des cobayes humains servaient à des recherches sur un virus et son antidote. Ces recherches s’avéreront avoir été au centre d’un complot de l’extrême droite pour prendre et garder le pouvoir, dans une Angleterre fasciste post-thatcherienne. C’est contre ce gouvernement, et son chancelier Sutler (John Hurt, très 1984), que « V » cherche vengeance, se réclamant du personnage historique de Guy Fawkes pour appeler à l’insurrection populaire et au renversement de l’état oppresseur. « V » recueillera sous son aile une jeune employée de la télévision, Evey, dont la famille figure au nombre des victimes de la dictature. D’abord réticente, Evey (Natalie Portman) subira un bouleversant baptême du feu (ou du fer), se fera raser le coco et finira alliée de « V ». Quiconque n’aurait vu la jeune madame Portman que dans le rôle de la princesse Amygdale des récents StarWars, découvrira avec ravissement qu’elle est excellente actrice, ce que savaient déjà les cinéphiles qui l’avaient appréciée dans Closer.

 

Duplicité du pouvoir, hypocrisie de l’extrême droite, intérêts occultes, exploitation de la peur, mensonge érigé en base de gouvernement, tout est là pour évoquer les États-Unis de Bush et compagnie, même si la bande dessinée d’origine d’Alan Moore s’en prenait plutôt au régime Thatcher. À travers cette oppression (et le film est oppressant), l’enquête d’un inspecteur intègre (incarné par Stephen Rea) et la résistance frivole mais brave d’un animateur de la télé (Stephen Fry, de Wilde mémoire) laissent passer la lueur d’un peu d’espoir dans cet univers concentrationnaire où toute dissidence, toute différence, tout raffinement culturel, sont voués à l’extermination.

 

Si j’étais plus versé en BD anglo-saxonne, je pourrais commenter le fait que l’auteur de l’histoire originelle, Alan Moore, a désavoué le film. À 132 minutes, avec la qualité cinématographique, les personnages intenses et l’acuité dramatique qui le caractérisent, V for Vendetta est peut-être un compromis, mais il ne fait certes pas bon marché de l’oeuvre d’origine.
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6 août 2009 4 06 /08 /août /2009 02:12
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On peut considérer 'G.I. Joe: le réveil du Cobra' de trois manières. Pour les plus cyniques, ce film n'est autre qu'une tentative transparente d'amasser du blé sur le dos de la marque (de jouets) bien connue. Les plus optimistes, eux, trouveront que le réalisateur Stephen Sommers fait exactement la même chose que ce que font des générations de petits garçons depuis un demi-siècle : faire s'affronter des petites figurines en plastique.

Quant aux gens au regard plus réaliste, ils avanceront que ce blockbuster est fait dans le même moule que tout ces aspirants succès de l'été qui l'ont précédé. L'accent est à nouveau mis sur les effets spéciaux, laissant peu de place au reste.

Mais quelle que soit votre approche de 'G.I. Joe: le réveil du Cobra', il faut une sacré dose de bonne volonté pour pouvoir parler d'une entreprise fructueuse. Le problème provient principalement du manque de variation de Sommers. Rien de plus normal que de faire démarrer son film sur les chapeaux de roues avec une scène d'action grandiose, mais ensuite, il oublie de lâcher un peu les gaz. Résultat, en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, le moteur s'emballe.

En résumé, 'G.I. Joe: le réveil du Cobra' est avant tout épuisant, même si Sommers mérite quelques points de bonus pour avoir limité l'humour infantile au minimum.
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