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17 octobre 2009 6 17 /10 /octobre /2009 10:39
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Thirst est un film réalisé par Park Chan-wook  (réalisateur de Old Boy en 2003 et de Lady Vengeance en 2005, entre autres!) et sorti en 2009. Le scénario est dû à la collaboration du réalisateur avec Seo-Gyeong Jeong. Et, à notre humble avis, ce n'est nullement pour rien s'il a reçu le Prix du jury ex-aequo avec Fish Tank lors du Festival de Cannes 2009.


Le scénario du film se présente comme suit. Sang-Hyun (Song Kang-Ho) est un prêtre coréen franc et dévoué. Contre l’avis général, il accepte d’être le cobaye d’une dangeureuse  expérience en Afrique. On va lui refiler une terrible maladie et tester un vaccin sur lui. Il connaît les risques : la mort peut l’emporter. Et il s’en faut de peu pour qu’il y reste définitivement. Sauvé grâce à une mystérieuse transfusion, Sang-Hyun devient alors aux yeux du peuple une sorte de miraculé. Mais ce que tout le monde ignore, c’est que le prêtre est victime depuis sa guérison de mystérieux symptômes. Il devient peu à peu un vampire, a besoin de sang et est envahi de désirs qui vont à l’opposé de ses croyances. Alors qu’une famille demande son aide pour remettre sur pied leur enfant malade, Sang-Hyun se voit troublé par la sœur du patient, Tae-Joo (Kim Ok-vin). Il ne faudra pas longtemps pour que le prêtre envoie valser sa foi pour céder à la tentation de la chair. Dans tous les sens du terme…

 

Adulé par les uns, décriés par les autres, Park Chan-Wonk est sans aucun doute un des cinéastes les plus passionnants de notre époque. Un cinéaste qui ose et n’hésite pas à remettre en cause sa crédibilité, son savoir faire, dans des genres très différents. Après une brillante trilogie sur la vengeance et un délire pop avec l’inégal Je suis un cyborg, le voici de retour avec Thirst, film de vampires complètement décalé. Il est assez intéressant de remarquer qu’au fil de sa filmographie le réalisateur opte de plus en plus pour la folie. Thirst en est la preuve : par moments, il part complètement dans ses délires, quitte à laisser le spectateur sur le carreau.

Une nouvelle fois la mise en scène est à couper le souffle: les images sont sublimes, l’ensemble est diablement sensoriel, nous fait passer par des émotions très diverses (l’effroi, le rire, l’excitation). Et autant dire que pour les amateurs de films de vampires, le dépaysement sera de mise. Car on est ici dans un univers manga/pop, que la noirceur se mêle à un festival de lumières et de couleurs. L’œuvre est folle, imprévisible, déconcertante, rare.

 

On ressort de la séance un peu perplexe, il est évident que ce film n’est pas très « facile d’accès », notamment à cause de problèmes de rythme et d’un récit qui prend de multiples directions et une réalisation qui se plait à nous perdre par le biais d’effets plus ou moins apparents. Deux heures treize minutes, c’est trop, mais le projet est tellement original et inspiré qu’il y a toujours une scène, une image, pour recapter notre attention et relancer notre intérêt. Une réalisation qui n’épargne pas le spectateur, proposant plusieurs scènes de mutilations pas si explicites que ça mais vraiment troublantes.

 

Si on cherche à intellectualiser, rationaliser la chose, on pourra facilement voir dans ce film de vampires une métaphore du sida. La mutation s’opérant par transfusion ou par un désir trop vorace poussant à s’abandonner totalement à l’autre. Au cœur de la fiction, la passion sexuelle plus qu’amoureuse entre Sang-Hyun et Tae-Joo. Des scènes de sexe assez hot avec quelques plans qui combleront de joie les fétichistes des pieds (je n’en dis pas plus mais quand même , le fétichisme des pieds est un fantasme répandu chez les cinéastes il me semble). Au calme du prêtre devenu vampire (qui ne prend le sang que de gens suicidaires !) s’oppose la fougue et la folie de la jeune fille «contaminée». Tae-Joo est un personnage ambivalent, totalement barré et supra sexué, un superbe personnage de cinéma.

 

Si au moment de la projection le film, dense et un peu bordélique, peut déconcerter, il en reste beaucoup d’images fortes et aussi un certain amusement (l’humour débile autour de la belle-mère handicapé n’est pas forcément de bon goût mais j’avoue qu’il a provoqué chez moi une certaine hilarité). Comme ces vampires qui se désirent et vivent à l’écart la nuit, Thirst est un film différent. Une bonne raison de se plonger dans cette œuvre exigeante et fantaisiste, prix du jury au Festival de Cannes 2009.


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commentaires

M
<br /> Je n'ai pas encore vu ce film, mais j'aimerais le voir!<br /> <br /> <br />
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M
<br /> Article très instructif!<br /> <br /> <br />
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V
<br /> merci de retirer cette critique prise sur mon blog sans autorisation.<br /> <br /> <br />
Répondre

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