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27 mai 2009 3 27 /05 /mai /2009 23:03
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J’ai eu l’occasion de regarder, il y a quelque temps, un film américain presque merveilleux. Il s’intitule Zandalee, est réalisé par Sam Pillsbury et sorti en 1991.

C’est un film de plus à propos du mariage et des dérapages de la vie conjugale. Zandalee (le personnage éponyme incarné par Erica Anderson) vit à la Nouvelle Orléans avec son mari Thierry (Judge Reinhold), un businessman ex-poète. Leur vie devient trop monotone pour Zandalee, lorsque Thierry rencontre Johnny (Nicolas Cage), son ami d'enfance, qui est également un artiste peintre raté, alcoolique et célibataire, et le ramène chez lui pour le présenter à sa femme et à sa mère Tatta (Viveca Lindfors). Homme à femmes, Johnny essaie de tomber Zandalee, mais celle-ci résiste un peu avant de se laisser entraîner dans une relation adultère où elle se redécouvre et «se libère». C’est là le mot qu’utilise Johnny quand il essaie de baiser la femme de son ami dans une église; «se libérer» signifie pour lui l’abandon de tout ce qui entrave ou peut entraver la liberté de l’individu à la recherche du bonheur... même si ce bonheur est aussi éphémère que celui que ces deux protagonistes éprouvent dans l’acte sexuel. Mais Thierry, sous ses airs de dupe, prépare sa revanche... Une revanche dont il sera la première victime.

L’histoire est classique. Elle est adaptée de l’histoire racontée par Émile Zola dans Thérèse Raquin (le livre fut publié en 1867). Les traces de l’histoire originale laissés dans la seconde, scénarisée par Mari Kornhauser, sont tellement multiples, mais elles commencent à diminuer après la mort de Thierry, ce qui donne au film une fin tout à fait différente de celle proposée par le livre de Zola et les nombreuses adaptations qu’il a eues dans l’histoire du cinéma français (Thérèse Raquin réalisé par Jacques Feyder, sorti en 1928; Thérèse Raquin réalisé par Marcel Carné, sorti en 1953). Dans le livre, la femme et son amant se marient, passent six mois de calvaire ensemble, six mois avec l’ombre du mort autour d’eux, et ils finissent par se suicider, toujours ensemble; dans Zandalee, ils ne se marient pas, couchent ensemble juste une fois (au cours de leurs ébats, le prénom du mort est prononcé par la femme: un lapsus linguae qui se montre des plus significatifs, quand on le place sous le microscope de l’analyse freudienne)...

Mais l’histoire rappelle également la Madame Bovary de Gustave Flaubert (le livre qui a causé un énorme scandale à l’époque de sa publication, en 1857, et qui a donné naissance au mot "bovarysme"; ce livre a également fait l’objet de plusieurs adaptations cinématographiques, notamment par Jean Renoir, en 1933, et Claude Chabrol, en 1991), mais juste par quelques traits presque insaisissables à première vue.

Le film, loin de la mièvrerie et des longueurs inutiles, va à l’essentiel, retient l’attention jusqu’à la dernière minute. La réalisation est magnifique et bien maîtrisée; le jeu des acteurs y est également admirable. Et cette marge d’ambiguïté que l’on ressent par moments (à travers certaines ellipses, par exemple) donne au tout un goût particulier.
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