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7 novembre 2009 6 07 /11 /novembre /2009 00:34
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Titre français : Printemps, été, automne, hiver ... et printemps
Titre anglais: Spring, Summer, Fall, Winter... and Spring
Titre original : Bom, Yeoreum, Gaeul, Gyeowool, Geurigo, Bom
2003 - Corée du Sud / Allemagne - Drame - 1h43
Réalisation : Kim Ki-duk
Avec : Oh Young-soo, Kim Jong-ho , Seo Jae-kyeong , Kim Young-min et Ha Yeo-jin

Le Réalisateur:

Parfait autodidacte, cinéaste prolifique et coqueluche des festivals internationaux, il est l'une des figures les plus atypiques du cinéma coréen contemporain. Kim Ki-duk naît en 1960 à Bonghwa (Corée du Sud). Sa famille l'attend agriculteur ou ouvrier, mais à 20 ans, il s'engage dans la marine. En 1990, il débarque en France pour étudier les arts plastiques et vend ses dessins dans les rues de Montpellier. De retour au pays, il écrit plusieurs scénarios qui reçoivent des prix. En 1996, il passe à la réalisation, avec The Crocodile, dont le personnage central collectionne les corps des noyés du fleuve Han.

Plutôt confidentiels en Corée, ses films poétiques et violents sont très vite remarqués à l'étranger. L'un des plus réussis, L'Ile, est un grand succès de festival (on le voit notamment à Venise et Sundance), et collectionne les prix. Kim Ki-Duk affirme alors un goût certain pour l'expérimentation. Il tourne Real Fiction, dont le héros est un homme en pleine crise de folie meurtrière, en seulement trois heures et vingt minutes, avec un dispositif de douze caméras.


Address Unknown marque son retour à une forme plus traditionnelle, sur un sujet politique : le film se passe sur une base de l'armée américaine et évoque les traumatismes de la guerre de Corée. La poésie bucolique de Printemps, été, automne, hiver... et printemps finit de l'imposer en Occident, tandis que l'agressif Bad Guy séduit un large public en Corée.


En 2004, au Festival de Berlin, Kim Ki-duk remporte l'Ours d'argent du meilleur réalisateur pour son portrait d'une jeune prostituée, Samaria. Il repart aussi de Venise avec le Lion d'argent pour Locataires, une histoire d'amour quasi muette. Les personnages de Kim Ki-Duk sont silencieux, parce que, explique-t-il, « quelque chose les a profondément blessés. Leur confiance dans les autres a été détruite à cause de promesses non tenues. » Guetté parfois par une dérive esthétisante (L'Arc), le cinéaste nourrit des ambitions internationales, et rêve de réaliser lui-même les remakes français ou hollywoodiens de ses propres films.


Le film:

Dans un temple bouddhiste en bois au milieu d'un lac, vivent un vieux maître zen et son jeune disciple. Les cinq saisons annoncées dans le titre correspondent à cinq chapitres du film où le jeune disciple a respectivement 10, 20, 30, 40 et 50 ans (approximativement). Au fil des saisons, l'élève apprend à vivre par ses erreurs et ses fuites.

Contrairement à ce que l'on est en droit d'imaginer face à un tel résumé, le film n'est pas auto contemplatif. La poésie de l'image et de la musique est certes omniprésente, mais ce n'est pas au détriment de l'histoire qui se construit. Le film utilise une symbolique bouddhiste forte dont une grande partie doit échapper aux occidentaux non-initiés. Parmi ces symboliques, on peut dégager les animaux :

  • 1er printemps : chien
  • été : coq
  • automne : chat
  • hiver : serpent
  • 2e printemps : tortue
Le cinéaste joue lui-même le rôle de l'élève bouddhiste dans les deux dernières saisons.
Le film fut diffusé dans le cadre du 6e Festival du film asiatique de Deauville.

Récompenses:

* Prix du Meilleur film lors des Blue Dragon Film Awards 2003.
* Prix du jury Junior au Festival international du film de Locarno 2003.
* Prix Arte/CICAE (Confédération Internationale des Cinémas d'Art et Essai) au Festival international du film de Locarno 2003.
* Prix Don Quichotte (remis par la Fédération Internationale des ciné-clubs) au Festival international du film de Locarno 2003.
* Prix NETPAC au Festival international du film de Locarno 2003.
* Prix du public au Festival de San Sebastian 2003.

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7 novembre 2009 6 07 /11 /novembre /2009 00:02
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Le cinéaste japonais Shohei Imamura, deux fois Palme d'or au Festival de Cannes, est mort mardi 30 mai 2006, à l'âge de 79 ans.


Né à Tokyo le 15 septembre 1926, ce fils de médecin avait fait des études de lettres et écrit des pieces pour le théâtre de son université lorsqu'il entre au studio Shochiku en 1951, ou il est assistant d'Ozu.


Idéaliste et meme rebelle, attiré par les sujets dérangeants, Shohei Imamura finira en 1966, à l'heure de la naissance de la Nouvelle Vague japonaise, par résilier son contrat avec la Nikkatsu pour fonder sa propre maison, Imamura Productions, l'une des premieres sociétés de production indépendantes. En 1974, il crée une école de cinéma, l'Institut de Yokohama, qu'il déménage en 1986 A Shin Yurigaoka et qui se nomme désormais Académie japonaise des arts visuels. Shohei Imamura a réalisé vingt-six films dont :


  • Désir volé (1958). L'histoire d'une troupe d'acteurs ambulants.
  • Désir inassouvi (1958). Un groupe d'hommes tente de récupérer un stock de morphine caché avant la guerre.
  • Cochons et cuirassés (1960). Film antiaméricain, avec guerre de gangs entre yakuzas
  • La Femme insecte (1963). L'histoire d'une femme soumise et trahie. Ours d'argent à Berlin.
  • Désir meurtrier (1964). Violée, troublée, une femme à quatre pattes.
  • Le Pornographe (1966). Un homme, un appareil photo, et une poupée gonflable.
  • Profonds désirs des dieux (1968). Des amants maudits poursuivis par des insulaires aux masques ancestraux.
  • L'Histoire du Japon racontée par une hôtesse de bar (1970). Confessions d'une barmaid séduite par les GI. L'un de ses films documentaires.
  • La vengeance est A moi (1979). Enquete sur un assassin marqué par l'humiliation de son pere par les Coréens et voué à la culpabilité. D'après un fait divers.
  • Eijanaeka (1981). Un homme à la recherche de son épouse vendue à un réseau de prostitution. L'histoire du peuple vil.
  • La Ballade de Narayama (1983). De l'obligation d'aller mourir seul en montagne apres 70 ans. Palme d'or à Cannes.
  • Zegen, le seigneur des bordels (1987). L'histoire des prostituées expatriées dans l'Asie du Sud-Est.
  • Pluie noire (1989). Les conséquences de l'apocalypse nucléaire. Prix de la Commission supérieure technique à Cannes.
  • L'Anguille (1996). Une fable utopiste burlesque. Palme d'or à Cannes.
  • Dr Akagi (1998). Adapté de l'auteur du Traité de la déchéance, Ango Sakaguchi.
  • De l'eau tiède sous un pont rouge (2001). Hantise de la mort et vitalité amoureuse.
  • 11 minutes, 9 secondes, 1 image - Septembre 11 (2002). Participation à un film collectif sur les événements du 11-Septembre.

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4 novembre 2009 3 04 /11 /novembre /2009 22:58
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Manderlay est un film danois de Lars von Trier sorti en 2005.

Grace et son équipe de gangsters arrivent devant la plantation de Manderlay où l'esclavage n'a pas été aboli. Révoltée, Grace décide d'utiliser le pouvoir de persuasion des gangsters de son père pour faire comprendre à tous l'horreur de l'esclavage.

Grace est partie de Dogville avec son père et son équipe de gangsters. Ils traversent les Etats-Unis mais sont arrêtés devant la plantation par une femme noire qui demande de l'aide car un de ses compagnons va recevoir des coups de fouets. Grace se rend compte que dans cette plantation, l'esclavage n'a pas été aboli. Révoltée, elle empêche les coups de fouet et annonce aux propriétaires qu'elle va libérer les esclaves. La vieille propriétaire Mam décède sous les yeux de Grace. Celle-ci réussit à convaincre son père de lui laisser quelques hommes. Pour faire comprendre à tous comment ils devraient vivre, elle décide de faire inverser les rôles. Les Noirs seront désormais les propriétaires et les Blancs les esclaves. Mais, les anciens escalves gardent leurs nombreuses anciennes habitudes et se mettent au travail difficilement. Il s'en faut de peu pour que la plantation de coton ne se fasse pas à temps. Après avoir détruit les arbres du jardin de Mam pour pouvoir faire des réparations et de nouvelles constructions, la plantation est ravagée par une tempête de sable. Les futures récoltes sont en partie remises en cause et les deux tiers des réserves de nourriture sont dévastés. La famine fait alors rage. Grace, pendant ce temps, commence à développer des fantasmes sexuels envers les garçons noirs et vigoureux et, en particulier, Timothy considéré comme un Proud Niger, un Munsi. La récolte vient enfin, le coton est très blanc et très résistant. Ils en tirent un bon prix. L'argent est ramené à la plantation et Grace décide alors de laisser les gangsters partir. Elle estime que tout le monde a compris. Lors du dîner qui s'ensuit, elle cède aux charmes de Timothy. Mais, au matin, elle se rend compte qu'une bagarre a éclaté, un Noir a été tué, les Blancs se sont enfuis. Elle apprend que l'argent a été volé. Un escroc ramène 80% de cet argent qu'il a gagné contre Timothy au poker. C'est donc lui le voleur. De plus, elle découvre qu'une grande partie des anciens esclaves savaient que l'abolition avait eu lieu, mais avait préféré rester dans leur ancien état de peur de n'être pas accepté par la société. Elle découvre même que c'est l'aïeul des esclaves qui a écrit les lois qui réglaient la plantation. Les Noirs décident alors de revenir à leur ancien état et imposent à Grace de remplacer Mam. Grace feint d'accepter pour essayer de s'enfuir, mais elle fouette tout de même Timothy pour son vol. Elle devient ainsi comme la vieille Mam qu'elle comprenait si peu. Elle manque de peu son père venu la chercher et s'enfuit de nouveau à travers les Etats-Unis.

Une critique de l'esclavage:

Le film Manderlay critique assez ouvertement l'esclavage aux Etats-Unis. Au-delà de cela, il dénonce le racisme et tout ce qui a suivi l'abolition de l'esclavage.

La critique est visible dès le début du film: Grace arrive dans un village ou l'esclavage n'est pas aboli, une famille blanche exploite des Noirs et leur fait subir des humiliations (Timothy va être battu). Tout l'effort de Grace au cour du film vise à rétablir l'égalité. Elle est outrée du mode de vie des Noirs et de la loi qu'elle trouve atroce écrite dans «The mam'law». Cependant, c'est tout de même la fin du film et le générique qui expose le mieux le point du vue du réalisateur: des images d'exactions sur des Noirs américains datant du XXème siècle (donc postérieure à l'abolition de l'esclavage) sur fond d'une musique de David Bowie. On retrouve ici l'ironie propre à Lars von Trier. Il commence par les images classiques des réunions du Ku Klux Klan ou des pendaisons des années 50 pour finir par un gros plan sur le World Trade Center encore debout suivi d'image de soldats noirs américains en Irak.

Ce générique nous amène à nous questionner sur ce que dénonce réellement Lars Von Trier. Le seul vrai personnage anti-esclavagiste du film est Grace. Or on ne peut douter de l'ironie flagrante du narrateur face à l'héroïne. Elle prône d'un côté la non-violence et est choquée des coups que va recevoir Timoty ou encore des coups que donne une mère à ses enfants, mais d'un autre côté, elle est à la tête d'une troupe de gangsters. C'est par la force qu'elle impose les nouvelles lois de Manderlay non seulement aux Blancs mais aussi aux Noirs (c'est avec des armes qu'ils sont conduits aux premières réunions). Enfin, à la fin du film, même si elle fuit le rôle de Mam, elle le prend malgré elle en fouettant Timothy dans sa crise de colère. L'ironie est cependant encore plus flagrante à la toute fin du film lorsque Grace s'enfuit. Elle passe alors à côtés du corps pendu du mari esclave qui a fui la violence de sa femme au début du film. Le narrateur avait alors expliqué que l'homme allait vers une «main généreuse» tendue par une femme blanche. Les points communs entre cette femme et Grace avaient été mis en relief par le narrateur: deux femmes blanches voulant «aider» les noirs, entourée de beaucoup d'hommes. On comprend à la fin du film que l'homme a été tué par cette femme ou par les hommes qui l'accompagnait, sans doute pour des raisons racistes. Or Grace est-elle si différente de cette femme? Le parallélisme du début est renforcé à la fin lorsque le narrateur explique le point de vue de Grace. Cette dernière en veut aux noirs de vouloir rester esclaves et de ne pas voir la «main tendue» des blancs…

En outre, les esclaves ne sont pas anti-esclavagistes. On apprend en effet à la fin du film que c'est le vieil esclave lui-même qui a écrit «The Mam's Law». Ce qui semble à Grace une loi humiliante et oppressante est pour lui la règle idéale pour Manderlay. Elle est faite pour eux, en fonction de leur caractère (ils sont classés par catégories), leur assure un toit et les protège de la misère et de la famine. Elle leur ôte un des plus gros poids de la vie, le choix. Ils ne sont pas responsables de leurs problèmes, tout leur malheur vient de la loi. Seul quelques uns sont, en effet, au courant que c'est le vieil esclave qui a l'a écrite. Mais c'est en toute connaissance de cause que les esclaves votent, eux-mêmes, le retour à la «Mam's Law» à la fin du film. Leur explication: l'Amérique blanche n'est pas prête à accueillir les noirs affranchis; la liberté qui les attend ne leur offre pas le même confort que leur esclavage.

Qui est donc critiqué ici? Les esclaves qui ne se battent pas pour la liberté? Ou Grace et sa naïveté? A priori, c'est la dernière hypothèse qui se révèle plus juste. Nous avons déjà vu l'ironie du narrateur face au personnage de Grace. Devant ses contradictions, la naïveté de Grace se transforme en hypocrisie. Elle ne veut pas voir que la « main tendue » n'existe pas. Elle dit vouloir rester modeste, ne pas diriger et travailler avec les autres mais elle est convaincue d'être la sauveuse de la classe noire. Elle se prend pour la bonté, refusant d'admettre ses pulsions masochistes. Celles-ci sont pourtant flagrantes. Elles se révèlent, par exemple, par sa fascination pour les Munsi, classe royale et fière, méprisant les femmes, dont Timothy est censé faire partie. Et on ne peut, bien sûr, oublier Dogville, où Grace restait dans un petit village malgré les sévices qu'elle subissait. Est-ce la bonté ou le masochisme, qui la pousse à quitter son père, à accepter la famine, à travailler comme une esclave? Ne cherche-t-elle pas seulement une reconnaissance de sa propre supériorité d'âme?

Mais qui est Grace? Manderlay est bien loin d'être réaliste. Grace n'existe pas, c'est un personnage de conte. Qui est visé à travers elle? Les réponses ici sont multiples, principalement données par le générique du film. C'est bien sûr l'Amérique blanche d'avant et surtout d'après l'abolition de l'esclavage qui est fustigée. Mais cela va plus loin. La référence à la guerre en Irak est claire. Grace vient imposer par la violence la liberté, se prenant pour la sauveuse du monde… Les images du World Trade Center et de la guerre du générique ne font que confirmer ce soupçon. Mais lorsque l'on sait que Lars Von Trier n'a jamais mis le pied en Amérique, on peut penser que sa critique va au-delà. Peut-être même vise-t-elle l'homme de façon générale et son arrogance…

Distribution:
 * Bryce Dallas Howard: Grace Margaret Mulligan
 * Isaac de Bankolé: Timothy
 * Danny Glover: Wilhelm
 * Jeremy Davies: Niels
 * Lauren Bacall: Mam
 * Chloë Sevigny: Philomena
 * Jean-Marc Barr: M. Robinson
 * Udo Kier: M. Kirspe
 * Willem Dafoe: le père de Grace
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21 octobre 2009 3 21 /10 /octobre /2009 21:06

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Je ne sais même pas par quel miracle j’ai pu résister à une séance dans l’état de fatigue dans lequel j’étais, mais le miracle a bien eu lieu ! Car en 1h40 de film je n’ai à aucun moment, je dis bien à AUCUN moment, perdu ma concentration. On est pris tout de suite par le rythme des images tournées à la façon d’un documentaire bourré d’interviews et d’images d’archives et donnant de fait un aspect ultra réaliste à une histoire pourtant complètement fictive !

Comment rendre la science fiction crédible ? Il faut faire comme dans District 9 ! l’assumer de la façon la plus simple possible : après tout les aliens sont des êtres vivants comme les autres …

Aucune figure particulièrement connue ne vient polluer les images, aucune forme de larmoiement ou d’héroïsme de pacotille , pas de musique envahissante, pas d’excès en somme. Même les quelques moments d’émotion coulent de source et ne s’imposent pas comme une obligation dans le cahier des charges. Toute forme de violence décrite dans ce film y a complètement sa place et n’est jamais gratuite, parce qu’elle n’est pas extraterrestre elle, mais correspond tout à fait à un comportement humain dont la véracité a été largement démontrée dans les leçons d’Histoire ou les colonnes des quotidiens.

Dans cette course poursuite, on a à peine le temps de respirer, on est scotché à tel point qu’on a des réactions incontrôlées de fou rire nerveux ou autres manifestations de jubilation devant ce film qui donnera très probablement lieu à une suite.

Espérons qu’ils ne gâchent pas tout la prochaine fois! En attendant District 10, le 9 est à voir!
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18 octobre 2009 7 18 /10 /octobre /2009 21:14
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JFK est un film franco-américain réalisé par Oliver Stone, sorti en 1991. Le scénario a été écrit par Oliver Stone et Zachary Sklar, d'après le livre de Jim Garrison. Son budget s'est élevé à 40 millions de dollars.

Suite à l'assassinat à Dallas le 22 septembre 1963, du président John F. Kennedy, le procureur de La Nouvelle-Orléans, Jim Garrison, remet en cause les conclusions du rapport de la Commission Warren et oriente plutôt son enquête vers la thèse d'un complot.

Lee Harvey Oswald (18 octobre 1939 - 24 novembre 1963) est l'assassin présumé du président américain John Fitzgerald Kennedy selon les conclusions des deux enquêtes gouvernementales ayant examiné les circonstances de l'assassinat.

Ironiquement, Jim Garrison accepta d'y apparaître en cameo, en y jouant le rôle de Earl Warren, qui présidait de la Commission d'enquête qui avait conclu en 1964 à la culpabilité du seul Lee Harvey Oswald dans l'assassinat du Président Kennedy.

La Commission présidentielle sur l'assassinat du Président Kennedy, connue sous la nom de Commission Warren, a été créée par un décret présidentiel du Président Lyndon B. Johnson du 29 novembre 1963 pour enquêter sur les circonstances de l'assassinat du Président des Etats-Unis John F. Kennedy. La Commission tient son nom officieux du nom de son président, Earl Warren, président de la Cour suprême. La Commission est connue et critiquée pour avoir retenu, dans ses conclusions, l'hypothèse d'un tueur unique et isolé, Lee Harvey Oswald.

Distribution:
* Kevin Costner : Jim Garrison
* Tommy Lee Jones : Clay Shaw
* Laurie Metcalf : Susie Cox
* Gary Oldman : Lee Harvey Oswald
* Michael Rooker : Bill Broussard
* Jack Lemmon : Jack Martin
* Vincent D'Onofrio : Bill Newman
* Sissy Spacek : Liz Garrison
* Joe Pesci : David Ferrie
* Walter Matthau : le sénateur Long
* Kevin Bacon : Willie O'Keefe
* Donald Sutherland : Monsieur X
* Martin Sheen : la voix du narrateur en VO (non crédité)

Récompenses:
* Oscar de la meilleure photographie et du meilleur montage, ainsi que nominations aux Oscars du meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur scénario adapté d'une œuvre existante, meilleure musique, meilleur mixage son et meilleur second rôle masculin (Tommy Lee Jones) en 1992.
* Golden Globe du meilleur réalisateur et nominations aux Golden Globes du meilleur film dramatique, meilleur scénario et meilleur acteur dans un rôle dramatique (Kevin Costner) en 1992.
* Prix du meilleur film étranger lors des Awards of the Japanese Academy, Blue Ribbon Awards, Kinema Junpo Awards et du Mainichi Film Concours 1993.
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17 octobre 2009 6 17 /10 /octobre /2009 21:32
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Mia, 15 ans, est une adolescente qui s’ennuie. Alors elle traine dans sa bourgade et se prend la tête avec ses copines du coin. Quand elle n’est pas en train de s’énerver, elle picole seule ou se rêve en danseuse RNB. Son quotidien un poil sordide est rythmé par sa relation chaotique avec sa mère (célibataire) et sa jeune sœur aussi vulgaire qu’elle. Les choses vont changer lorsque la mère va ramener à la maison son nouveau petit ami, Connor (Michael Fassbender). Ce dernier est un homme délicat, sexy et qui ne manque pas d’attentions envers Mia. La jeune fille s’adoucit alors et développe une complexe attirance vis à vis de cet homme trouble. Premiers désirs, désillusions supplémentaires ?

 

Andrea Arnold avait fait une entrée remarquée dans le monde du cinéma avec son premier long métrage Red Road (primé à Cannes). On retrouve ici toute l’inspiration de sa mise en scène. Fish Tank est une tranche de vie, un portrait d’adolescente très maitrisé formellement, sensoriel. Un curieux mélange entre un film indé américain, une coolitude MTV, le réalisme d’un film social anglais à la Loach…Si son scénario évoque un certain Towelhead (film pas encore sorti en France lors de l’écriture de ces lignes), le long-métrage d’Andrea Arnold emprunte des chemins plus tortueux. Et le résultat est plus que plaisant (bien que pafois dérangeant moralement), surtout dans sa première partie.

Doté d’un casting d’une justesse sidérante (la jeune Katie Jarvis ou la confirmée Kierston Wareing – l’actrice de It’s a free world), Fish tank joue aussi beaucoup avec la sensualité de son acteur principal, Michael Fassbender. Filmé dès le début comme un redoutable objet de désir, l’acteur délivre toute l’ambivalence qu’il fallait à son personnage. Mia n’a pas de liens avec son père et la présence de Connor vient déjà pallier à ce manque affectif. Un homme, un adulte, l’écoute et mieux encore semble la comprendre. Mais à la figure paternelle se mêle aussi le désir, une sorte d’idéal masculin. Si l’adolescente ne sait pas trop où elle va, en face l’homme pourrait bien mener le jeu vers des territoires sombres.

 

Les poissons meurent quand on les sort de leur élément. Les humains, eux, parfois ont besoin de s’évader pour s’en sortir. Si Fish Tank ne témoigne pas d’une profonde originalité de par son scénario (qui ose quand même), sa sensibilité, son casting et surtout sa réalisation sensible et personnelle en font un film fort qui ne laissera pas indifférent.

 

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17 octobre 2009 6 17 /10 /octobre /2009 21:11
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La Chose d'un autre monde (The Thing From Another World) est un film américain réalisé par Christian Nyby sorti en 1951. Scénario : Charles Lederer, Howard Hawks (non crédité) et Ben Hecht (non crédité) d'après l'œuvre de John W. Campbell (Who goes there?)

* Il est communément admis que c'est Hawks plus que Nyby qui dirigea le film.

* Le film a fait l'objet d'un remake de John Carpenter en 1982 : The Thing avec Kurt Russell dans le rôle principal.

 

Une équipe de scientifiques découvrent en arctique un vaisseau spatial prisonnier de la banquise. En tentant de l'en extraire à l'aide d'une bombe thermique, ils le détruisent mais décèlent alors sous la glace un humanoïde. Ils ramènent le corps à leur camp dans un énorme bloc de glace. Mais ce dernier font accidentellement et son hôte congelé en est libéré. Il s'avère qu'il s'agit d'un être végétal que le froid n'affecte pas et qui se nourrit de sang humain.

 

En 1934, John W. Campbell, éditeur de la revue Astounding Stories, écrit : « Who goes there » chef d’œuvre de la nouvelle de SF qui donnera lieu à deux adaptations cinématographiques, une première en 1951 que l’on doit à Howard Hawks et Christian Nyby « The thing from another world », et « The Thing » de John Carpenter en 1982. La version de Carpenter est l’adaptation fidèle de la nouvelle de Campbell.

 

L’histoire est un huis-clos parfaitement rythmé qui traite de la question de l’identité et d’une menace invisible, potentiellement si redoutable que se joue entre les lignes le devenir de l’humanité.

 

Prédateur ultime venu du fond des âges, le génial remake de Carpenter ne trouva pas son public en salle, le public préférant au pessimisme absolu du film le gentil alien de E.T. sorti la même année, mais « The thing » devint très rapidement culte au travers du circuit vidéo.

 

La légende veut que l'identité du réalisateur de La Chose d'un autre monde ne soit pas véritablement connu. Les crédits mentionnent Hawks comme producteur, mais il serait en fait largement responsable de la réalisation, attribuée à Nyby. On a dit également que Orson Welles aurait apporté son concours à ce film… Autant du point de vue de la réalisation que des thèmes ou encore des personnages, on reconnaît bien la patte de Hawks qui, se préoccupant peu d’être crédité comme l’auteur de ce film de série B, fera de son assistant Nyby, le réalisateur officiel. Un huis-clos, un groupe humain confronté à une aventure extraordinaire, un personnage féminin intégré dans un univers strictement masculin (Margaret Sheridan), sont autant de marques de fabrique qui suggèrent le travail du metteur en scène des Hommes préfèrent les blondes et de Rio Bravo.

 

A la différence de la version de Carpenter, mal accordée à l’esprit de son époque, Howard Hawks et Christian Nyby bénéficient d’un climat beaucoup plus favorable. Quelques années plus tôt, en juillet 1947 à Roswell dans l’Etat du Nouveau Mexique, le crash et la récupération d’un ovni, annoncé puis dénoncé par l’Armée de l’Air, a soulevé les rumeurs. L’ufologie est aux Etats-Unis en train de naître et le phénomène ovni prend le statut de fait de société qu’il conserve aujourd’hui. Ce film doit être considéré comme le pendant de Le Jour où la terre s'arrêta (The day the earth stood still) de Robert Wise, tourné la même année 1951 et qui met en scène un extraterrestre plus humaniste que les humains eux-mêmes. Si La Chose de Carpenter est monstrueuse et polymorphe, celle de Hawks et Niby est comme dans beaucoup d’autres films de genre de l’époque, une allégorie politique.

 

Le film correspond vraiment à l’esprit de son époque. En faisant de la chose extraterrestre un virus redoutable qui menace de s’étendre à la Terre entière et qui avance masqué en prenant l’apparence de ceux qu’il a contaminé, le film est un pamphlet anticommuniste. Seul le personnage du docteur Arthur Carrington (Robert Cornthwaite) souhaite préserver la créature par souci scientifique. Cette volonté de vie se soldera par la mort atroce de ce dernier. Dans la version de Carpenter, le personnage du Docteur n’est plus qu’un homme brisé, convaincu du haut de sa science lucide, que ses collègues de la station et au delà, l’humanité toute entière, est déjà condamnée.

 

On y retrouve le spectre de la raison d’Etat lorsque le journaliste Ned Scott découvre, enthousiaste, les restes de la soucoupe volante, le Capitaine Patrick Hendry étouffe l’affaire au nom du secret militaire. La prise en charge du dossier ovni par les services secrets de l’Armée est en filigrane derrière cet épisode. Scott a beau faire appel à la Constitution et à la liberté de la presse, Hendry ne cèdera pas, même si la morale est préservée et que Scott aura le loisir de prévenir finalement la presse.

 

Si le film ne constitue pas en soit un chef d’œuvre, il constituera une inspiration profonde pour de nombreux réalisateurs. Dans Alien de Ridley Scott, le détecteur de mouvements est bien inspiré du compteur Geiger utilisé afin de localiser les déplacements de la chose. De façon générale, il est le point de départ de toutes les œuvres qui traiteront d’extraterrestres se servant des hommes et de leur apparence pour conquérir la planète. Comme dans Les Envahisseurs de la planète rouge (Invaders from Mars) ou L'Invasion des profanateurs de sépultures (Invasion of the body snatchers), l’ennemi corrompu par le virus extraterrestre est comme le prétendu « ennemi de l’intérieur », menaçant et agissant dans l’ombre.

 

Distribution:

* Margaret Sheridan : Nikki

* Kenneth Tobey : Capitaine Patrick Hendry

* Robert Cornthwaite : Dr. Carrington

* Douglas Spencer : Scotty

* James R. Young : Lieutenant Eddie Dykes

* Robert Nichols : Lieutenant Ken Erickson

* William Self : Barnes

* Eduard Franz : Dr. Stern

* Sally Creighton : Mrs. Chapman

* James Arness : la chose
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17 octobre 2009 6 17 /10 /octobre /2009 20:53
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Enemy at the gates (titre français: Stalingrad) est un film réalisé par Jean-Jacques Annaud sorti en salle en 2001. Scénario : Jean-Jacques Annaud et Alain Godard.

 

Le scénario décrit l'affrontement entre deux tireurs d'élite instrumentalisés par la propagande de chaque camp tout au long de la bataille de Stalingrad. Cette propagande tient d'ailleurs un rôle central dans le film qui démontre toute son importance au cours de cette bataille.

 

Vassili Zeitsev est un jeune tireur d'élite. Pendant le siège de Stalingrad, il rencontre Danilov, un officier politique, auquel il démontre ses talents en abattant des Allemands, notamment des officiers. Danilov propose au commandement de faire de Vassili un héros, une icône pour redonner espoir aux hommes, en publiant ses exploits. En riposte, l'état-major allemand, dépêche son meilleur sniper, le major Koning. L'entente entre Danilov et Vassili commence par s'effriter car ce dernier tombe amoureux de Tanya, elle aussi tireuse d'élite et éprise de Vassili...

 

L'histoire de ces deux ennemis s'inspire de l'affrontement entre Vasily Zaitsev, héros de la guerre patriotique russe et à qui ont été attribués 242 ennemis abattus, et son rival allemand, le Major Thorvald, maître instructeur des tireurs d'élite allemands, envoyé à Stalingrad pour tuer celui qui était devenu un des symboles de la résistance soviétique face à la Wehrmacht. L'existence de ce Major Thorvald fait l'objet d'un débat, certains historiens avançant qu'il aurait été créé par la propagande soviétique pour accroître le prestige de Zaitsev.


Bizarre, pas de CC sur "Stalingrad", un film magnifique... Non pas par son sujet mais comme pour "Il faut sauver le soldat Ryan, pour son incroyable réalisation et réalisme. On a l'impression de vivre l'histoire, je devrais plutôt dire l'Histoire, parce qu'à chaque fois, le film est basé sur des faits réels, avec des personnages qui ont vraiment existé et qui sont montrés ici dans toute leur splendeur, leur vérité ou leur horreur... Eprouvant.

Automne 1942. La guerre fait rage et une ville résiste. Elle est une des dernières, si ce n'est la dernière, à tenir et doit tenir sous peine de voir l'Allemagne nazie envahir l'Europe toute entière. Stalingrad... qui porte le nom de l'adversaire de Hitler, si elle tombe, la guerre est gagnée...

Des milliers de jeunes russes sont envoyés là-bas et arrivent dans un enfer, ils tombent avant même d'avoir touché le sol, ceux qui parviendront à rejoindre la ville mourront là, de toute façon. Que ce soit sous les balles des allemands ou sous les balles des russes eux-mêmes qui n'hésitent pas une seconde à viser les leurs qui reculent ne serait-ce que pour se mettre à l'abri... On en suffoque, de voir ça !

Arrive Vassili Zaisev, joué par Jude Law, excellent, un jeune russe, comme tous les autres.
Extrêmement doué au tir, il est remarqué par un officier, Ivan Danilov, Joseph Fiennes, le Shakespeare de "Shakespeare in Love", qui décide d'en faire un héros afin de motiver les troupes, de leur remonter le moral et de bien sûr pousser tout ce p'tit monde à la boucherie... Un peu plus... Pour la bonne cause, humm...

Les nazis envoient alors sur place leur meilleur tireur, le Major Koning, Ed Harris, parfait lui aussi, pour l'éliminer...
Et le film devient alors une chasse à l'homme, chacun des deux hommes n'a d'autre choix que d'exterminer son rival.


Guerre des nerfs, guerre tout court, horreur d'un monde qui part en poussière... Une fois encore.

Vassili Zaisev tuera 242 officiers allemands dans les rues de Stalingrad, formera d'autres tireurs d'élite et restera une figure emblématique.

“À Stalingrad, les gonds du destin ont tourné” dira Churchill. La bataille mettra un terme à l’invincibilité allemande. Elle annoncera le commencement de la fin du IIIème Reich et la victoire du monde libre. Au prix de combien de vies... ?

Entre sentiments humains, haine, amour, amitié, jalousie et trahison..., ce film reste un des plus marquants qu'il m'ait été donné de voir sur cette période qu'on aimerait effacée de tous nos livres d'Histoire et mieux encore, de la tête de nos grand-parents... Mais beaucoup de faits et de monuments nous la rappellent encore aujourd'hui, et même si un film n'est que du cinéma, imaginons juste un moment que certains ont vraiment vécu tout ça... Y'a pas si longtemps en fin d'compte...

A voir. De préférence en Version Originale.



Distribution:

* Jude Law : Vassili Zaitsev

* Rachel Weisz : Tania Tchernova'

* Joseph Fiennes : Commissaire Danilov

* Bob Hoskins : Nikita Khrouchtchev

* Ed Harris : Major Kønig

* Ron Perlman : Koulikov
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17 octobre 2009 6 17 /10 /octobre /2009 10:39
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Thirst est un film réalisé par Park Chan-wook  (réalisateur de Old Boy en 2003 et de Lady Vengeance en 2005, entre autres!) et sorti en 2009. Le scénario est dû à la collaboration du réalisateur avec Seo-Gyeong Jeong. Et, à notre humble avis, ce n'est nullement pour rien s'il a reçu le Prix du jury ex-aequo avec Fish Tank lors du Festival de Cannes 2009.


Le scénario du film se présente comme suit. Sang-Hyun (Song Kang-Ho) est un prêtre coréen franc et dévoué. Contre l’avis général, il accepte d’être le cobaye d’une dangeureuse  expérience en Afrique. On va lui refiler une terrible maladie et tester un vaccin sur lui. Il connaît les risques : la mort peut l’emporter. Et il s’en faut de peu pour qu’il y reste définitivement. Sauvé grâce à une mystérieuse transfusion, Sang-Hyun devient alors aux yeux du peuple une sorte de miraculé. Mais ce que tout le monde ignore, c’est que le prêtre est victime depuis sa guérison de mystérieux symptômes. Il devient peu à peu un vampire, a besoin de sang et est envahi de désirs qui vont à l’opposé de ses croyances. Alors qu’une famille demande son aide pour remettre sur pied leur enfant malade, Sang-Hyun se voit troublé par la sœur du patient, Tae-Joo (Kim Ok-vin). Il ne faudra pas longtemps pour que le prêtre envoie valser sa foi pour céder à la tentation de la chair. Dans tous les sens du terme…

 

Adulé par les uns, décriés par les autres, Park Chan-Wonk est sans aucun doute un des cinéastes les plus passionnants de notre époque. Un cinéaste qui ose et n’hésite pas à remettre en cause sa crédibilité, son savoir faire, dans des genres très différents. Après une brillante trilogie sur la vengeance et un délire pop avec l’inégal Je suis un cyborg, le voici de retour avec Thirst, film de vampires complètement décalé. Il est assez intéressant de remarquer qu’au fil de sa filmographie le réalisateur opte de plus en plus pour la folie. Thirst en est la preuve : par moments, il part complètement dans ses délires, quitte à laisser le spectateur sur le carreau.

Une nouvelle fois la mise en scène est à couper le souffle: les images sont sublimes, l’ensemble est diablement sensoriel, nous fait passer par des émotions très diverses (l’effroi, le rire, l’excitation). Et autant dire que pour les amateurs de films de vampires, le dépaysement sera de mise. Car on est ici dans un univers manga/pop, que la noirceur se mêle à un festival de lumières et de couleurs. L’œuvre est folle, imprévisible, déconcertante, rare.

 

On ressort de la séance un peu perplexe, il est évident que ce film n’est pas très « facile d’accès », notamment à cause de problèmes de rythme et d’un récit qui prend de multiples directions et une réalisation qui se plait à nous perdre par le biais d’effets plus ou moins apparents. Deux heures treize minutes, c’est trop, mais le projet est tellement original et inspiré qu’il y a toujours une scène, une image, pour recapter notre attention et relancer notre intérêt. Une réalisation qui n’épargne pas le spectateur, proposant plusieurs scènes de mutilations pas si explicites que ça mais vraiment troublantes.

 

Si on cherche à intellectualiser, rationaliser la chose, on pourra facilement voir dans ce film de vampires une métaphore du sida. La mutation s’opérant par transfusion ou par un désir trop vorace poussant à s’abandonner totalement à l’autre. Au cœur de la fiction, la passion sexuelle plus qu’amoureuse entre Sang-Hyun et Tae-Joo. Des scènes de sexe assez hot avec quelques plans qui combleront de joie les fétichistes des pieds (je n’en dis pas plus mais quand même , le fétichisme des pieds est un fantasme répandu chez les cinéastes il me semble). Au calme du prêtre devenu vampire (qui ne prend le sang que de gens suicidaires !) s’oppose la fougue et la folie de la jeune fille «contaminée». Tae-Joo est un personnage ambivalent, totalement barré et supra sexué, un superbe personnage de cinéma.

 

Si au moment de la projection le film, dense et un peu bordélique, peut déconcerter, il en reste beaucoup d’images fortes et aussi un certain amusement (l’humour débile autour de la belle-mère handicapé n’est pas forcément de bon goût mais j’avoue qu’il a provoqué chez moi une certaine hilarité). Comme ces vampires qui se désirent et vivent à l’écart la nuit, Thirst est un film différent. Une bonne raison de se plonger dans cette œuvre exigeante et fantaisiste, prix du jury au Festival de Cannes 2009.


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7 octobre 2009 3 07 /10 /octobre /2009 00:05
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L’on me reproche d’être anti-arabe, antimusulman, "anti-tout" pour tout ce qui concerne la culture arabo-musulmane. En fait, je ne suis pas de ceux qui s’extasient facilement; je ne suis pas doté de cette faculté qui fait dire aux gens le contraire de ce qu’ils pensent dans leurs profondeurs juste parce que la question touche des éléments en rapport direct avec la nationalité, l’honneur du pays et l’image de l’Islam, etc. (Et cela d’autant plus que je suis athée!) Me considérant comme un homme libre, libre jusqu’au bout des ongles, j’essaie d’être fidèle à moi-même, même si cela contredit l’opinion générale et me fait passer pour un traître. (Avec la mentalité religieuse fourbe qui règne dans le monde arabe, on ne peut jamais échapper à ce genre de jugements!)

Cet article se propose de parler de l’état actuel du cinéma arabe, au mépris de toutes les considérations nationalistes et patriotiques (qui, en réalité, ne sont que du vent), et de tirer au clair les raisons de la décadence du domaine cinématographique dans les pays arabes.
Le cinéma arabe contemporain est des plus anémiques, c’est sûr; le seul mot d’ordre guidant les réalisateurs, tous les pays confondus, semble être le même: insignifiance, insignifiance, insignifiance... Entre les tares du film tunisien (qui oscille entre une fausse critique de la société et des scénarios faibles et monotones), les défauts du cinéma égyptien (qui, dans ce que certains appellent "la nouvelle génération", a commencé à copier les blockbusters américains, mais sans arriver à la grandeur des productions des maîtres de Hollywood), les dérapages du cinéma marocain (qui semble centré sur des choses éloignées de la réalité mais également de l’intelligence la plus élémentaire), dans cet amas pseudo-cinématographique inextricable, il n’y a vraiment pas de différences dignes d’être notées... Le tout est non seulement invendable, mais également et avant tout, insignifiant.

Les raisons de la décadence du cinéma arabe contemporain sont trop nombreuses pour être énumérées et expliquées dans un seul article... Elles sont également en rapport direct avec certaines "zones d’ombre" difficiles à éclairer sans le soutien d’une critique raisonnée et approfondie de la mentalité arabe, autant du point de vue sociologique que du côté de la psychologie. Mais, vu que cet article ne prétend s’intéresser qu’au cinéma et qu’une critique aussi généralisée ne relève pas de mes compétences, je vais essayer de limiter l’étendue des explications et de "compacter" les choses au maximum.

La première raison semble être le fondement religieux (je ne me suis jamais senti à l’aise avec ce mot-là!) sur lequel se base la société arabe. La laïcité dont certains pays se vantent n’est qu’un masque sous lequel se cachent mille et un monstres à l’affût, prêts à dévorer tout homme osant sortir de la ligne tracée par le Coran et l’héritage des aïeux. La censure menace tout ce qui ose proposer une vision différente ou une explication contraire à celle communément acceptée. Mais les réalisateurs arabes n’ont jamais eu le courage de penser à démolir cet ogre qui menace leur liberté. Ils sont prisonniers et heureux de l’être.

La seconde raison est en rapport avec la politique. Dans le monde arabe, celui qui tient le pouvoir tient tout le pays et jouit d’une omnipuissance difficile à rencontrer ailleurs. (Il y a bien sûr d’autres dictateurs dans certains autres pays du monde: la Chine, par exemple, mais leurs bras ne sont pas aussi longues que ceux des chefs arabes!) Les ministères de la culture, dans les pays arabes ont tous les droits: celui d’interdire, avant tout; celui d’entraver et de punir, également. Et, avec l’intelligence fourbe qu’ils ont, les prétextes ne manquent jamais. Bien sûr, il y a quelques films qui sortent du lot (je peux citer, par exemple, la comédie égyptienne Zaza, avec Heni Ramzi et Kamel Chennawi, qui a proposé une critique un peu plus courageuse des mécanismes de la vie politique et des tares que cache le système démocratique appliqué dans les pays arabes ; on peut également citer le film L’Immeuble Yacoubian, avec Adel Imam, qui a osé parler de l’homosexualité, de la corruption, de l’endoctrinement des terroristes, etc.)

La troisième raison nous renvoie au public, qui n’est autre que le peuple arabe. Conditionné par le système politique en place, par la religion, le peuple arabe, à cause de sa passivité, représente une des causes majeures de la décadence du cinéma arabe. La majorité du peuple arabe n’applaudit que quand on le lui demande, ne regarde que les films que diffusent les chaînes télévisuelles. Sans parler du mauvais goût qu’ils affichent, parlant des films du point de vue de la religion et du bien et du mal. (Rappelons que, malgré son courage, L’Immeuble Yacoubian a été, financièrement, un grand échec, certainement parce qu’il parle d’un sujet tabou...) Et les quelques citoyens éclairés ne pèsent pas lourd!
D’aucuns lient la décadence du cinéma arabe contemporain à des questions purement financières. Ceux qui croient que le cinéma dépend des moyens technologiques et financiers mis à la disposition du réalisateur se trompent sur toute la ligne : la technologie ne peut rien faire avec des scénarios sans importante. En plus, les financements proviennent la plupart du temps des gouvernements, ce qui ne fait que renforcer l’emprise des politiques sur cet art "qui n’en est plus un".

Alors, comment est-ce qu’un réalisateur averti pourrait travailler dans des conditions pareilles, dans un monde où l’art est critiqué par la religion, quand il ne se trouve pas totalement bâillonné par la politique? C’est la grande question qui n’aura jamais le droit d’être étudiée et approfondie...!

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